La direction du commerce installe une cellule de veille

Cette cellule a pour tâche de suivre les commerçants et les opérateurs économiques locaux pour mieux approvisionner le marché en produits alimentaires de large consommation, en particulier l'huile de table.L'huile de table connaît ces derniers jours une pénurie sensible pour le moins incompréhensible sur le marché dans la wilaya de Aïn Témouchent. Ceci a donné lieu à une hausse vertigineuse de son prix imposé par certains commerçants qui profitent de la situation pour spéculer sur ce produit alimentaire de base, bien qu'il soit soutenu par l'Etat à un prix plafonné. Ce qui n'a pas manqué de susciter la colère du citoyen dont le pouvoir d'achat ne cesse de s'éroder au fil du temps, incapable de faire face à cette flambée du prix de ce produit, en l'absence de mécanismes de régulation pour la préservation de son pouvoir d'achat.
Le prix de l'huile de table s'est donc envolé au même titre que celui du poulet de chair qui prend des ailes, à quelques jours du mois de Ramadhan. Aussi, les citoyens n'ont pas manqué d'interpeller les pouvoirs publics pour intervenir afin de mettre fin à cette pénurie et de stopper l'envolée des prix qui a aidé à l'apparition du phénomène de la vente concomitante, pourtant interdite par la réglementation. "Nous sommes face à une véritable catastrophe avec cette pénurie. Les plus chanceux devront casquer plus que le prix du produit qui n'est cédé par le commerçant qu'avec l'achat d'un autre produit", s'est écrié l'un des citoyens qui a fait un véritable parcours du combattant pour s'offrir ce produit devenu de luxe.
Des citoyens de Aïn Témouchent ont dû se déplacer jusqu'à Es-Sénia (wilaya d'Oran) pour s'approvisionner en ce produit essentiel pour la cuisine disponible chez Uno. Dans une déclaration faite récemment à la radio locale, le chef de service de l'observation du marché et de l'information économique à la direction du commerce de la wilaya de Aïn Témouchent, Soussi Mohamed, a indiqué que cette situation est due à plusieurs facteurs dont l'absence d'unités de production d'huile de table et de distributeurs agréés dans la wilaya de Aïn Témouchent. "Selon les opérations de contrôle effectuées quotidiennement, les commerçants refusent de s'approvisionner en ce produit à des prix élevés imposés par certains distributeurs, de peur d'être verbalisés par les contrôleurs des prix en raison du non-respect des prix soutenus par l'Etat. Le commerçant préfère ne pas acheter que de s'exposer à une sanction qui peut aller jusqu'à la fermeture de son local commercial", a-t-il expliqué.
Pour faire face à cette pénurie d'huile de table à Aïn Témouchent, la direction du commerce vient d'installer une cellule de veille composée des représentants de la direction du commerce, de la chambre de commerce et d'industrie Sufat, du laboratoire et l'antenne du Centre national du registre du commerce. Cette cellule a pour tâche de suivre les commerçants et les opérateurs économiques locaux quant à la nécessité d'approvisionner le marché en produits alimentaire de large consommation, en particulier l'huile de table, en application des instructions ministérielles relatives à la préparation et à l'encadrement du marché en ce qui concerne l'approvisionnement et le respect des prix en prévision de mois de Ramadhan.
La cellule de veille se réunit quotidiennement pour suivre l'évolution de la situation. Depuis le début de cette crise d'huile, le secteur du commerce a enregistré 124 interventions et les services concernés ont dressé des procès-verbaux pour des poursuites judiciaires. En prévision du mois de Ramadhan, la chambre de commerce et d'industrie Sufat a ouvert dès samedi 20 mars deux marchés de proximité, l'un au quartier Zitoune et le second à El-Djawhara. Ils resteront ouverts jusqu'à l'Aïd El-Fitr et assureront la disponibilité de tous les produits alimentaires de large consommation, dont les légumes et les viandes, a indiqué Miloud Hakmi, directeur de la CCI Sufat. Une occasion pour le citoyen de s'approvisionner en toute aisance, loin de la spéculation imposée par certains commerçants, sachant que cette opération sera généralisée à 8 daïras.
M. LARADJ