Algérie

La diplomatie du message


Le 1er mai, message présidentiel aux travailleurs à l'occasion de la Fête du travail. Le 3 mai, message présidentiel aux journalistes à l'occasion de la Journée de la liberté de la presse. Cette forme de communication automatique indexée sur le calendrier est évidemment beaucoup plus facile que de garantir le droit de grève ou celui d'informer. Dans un pays où le chômage est une épidémie et le non-chômeur un homme ruiné par le coût de la vie, que peut-on dire aux travailleurs ' Sur une terre où le travail d'information est régi par le code pénal, que peut-on dire aux journalistes ' Rien, et c'est en gros la teneur des messages présidentiels, ensemble de mots collés par le chargé de rédaction des messages à la présidence. Pour économiser quelques feuilles de papier, le président aurait pu envoyer un message le 2 mai, groupant travailleurs et journalistes dans le même texte, les journalistes étant aussi des travailleurs et les deux catégories également menacées par le chômage et la justice.Et leur dire que l'État est là pour les aimer, même s'ils doivent surtout compter sur un 2e salaire pour les travailleurs et sur un bon avocat pour les journalistes. On en est là, pour toute forme de communication avec les Algériens, des messages, et souvent lus par d'autres. Il aurait été plus judicieux pour le président de lancer un audacieux programme de création d'emplois et d'expliquer ce recours massif à la main-d''uvre étrangère. Il aurait été plus authentique de donner un entretien direct à un journal de son pays, montrant ainsi l'estime qu'il a de la profession. Ce n'est pas le cas. Restent les messages, purement formels, qui n'engagent en rien et qui auraient dû au moins être envoyés par SMS personnalisé. Bientôt, c'est la Journée de l'arbre. La présidence va-t-elle leur lire un message pour les remercier de faire de l'ombre dans un pays si chaud '
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