Le président Abdelmadjid Tebboune n'a pas cessé d'exprimer à chaque occasion son plus grand respect pour le peuple espagnol et son roi.Ce ne sont pas les déclarations irresponsables et bellicistes du ministre des Affaires étrangères, de l'Union européenne et de la Coopération du Royaume d'Espagne, José Manuel Albares Bueno, envers l'Algérie qui vont altérer cette solide relation entre les deux peuples. Les écarts de langage, à la limite de l'insolence, renforcent la conviction que ce ministre a appris la diplomatie dans une arène où l'on affectionne les coups de poignard dans le dos, les trahisons et les vils marchandages. C'est ce même ministre qui, dès sa nomination, le 10 juillet 2021, a proclamé que son premier objectif est de réconcilier et booster les relations entre l'Espagne et le Maroc. Nous sommes bel et bien face à une collusion hispano-marocaine.
Au lendemain de la décision souveraine de l'Algérie qui a suspendu le Traité d'amitié, de bon voisinage et de coopération avec l'Espagne, en réaction à la position réitérée du gouvernement de Pedro Sanchez alignée sur celle du Makhzen en ce qui concerne le statut légal du Sahara occidental, le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a couru vers Bruxelles pour appeler l'Union européenne à la rescousse. Celle-ci est, que l'on sache, sous la présidence de la France jusqu'au 30 juin, principale locomotive de l'organisation avec l'Allemagne.
Une prise de position officielle de l'UE, de surcroît lorsqu'il s'agit d'un tir de semonce ou d'une salve d'intimidation, nécessite au moins l'accord de Paris et de Berlin, quand ce n'est pas carrément l'aval de l'ensemble des membres de la vénérable institution. Or, dans cette affaire qui résulte d'un mépris flagrant du gouvernement Sanchez envers le droit international et les intérêts légitimes d'un peuple opprimé dont le pays est, à ce jour, la dernière colonie en Afrique, le MAE espagnol a obtenu, séance tenante, le soutien enthousiaste de son compatriote et, néanmoins, chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell Fontelles qui est, tout comme lui, une figure du Parti socialiste espagnol (PSOE) dirigé par Pedro Sanchez.
Comme on n'est jamais mieux servi que par soi-même, le communiqué de Borrell, au nom de l'Union européenne, est allé bien au-delà des usages diplomatiques, conjuguant la menace et la remontrance envers un pays souverain, alors que le différend porte, d'abord et avant tout, sur un dossier strictement bilatéral pour lequel l'Algérie est souveraine et n'a nul besoin de l'aval de l'Union européenne dont la Cour de justice a, déjà, dit le droit sur la question sahraouie, un droit cyniquement bafoué par Pedro Sanchez et son gouvernement. Les raisons véritables de cette fuite en avant de Pedro Sanchez seront dévoilées un jour ou l'autre, et sa relation controversée avec le Makhzen est illustrée par l'affaire d'espionnage dont il est la victime consentante, avec d'autres membres du gouvernement, via le logiciel israélien Pegasus.
Embourbé jusqu'au cou dans le chantage marocain sur le double plan de l'immigration et des milliers de PME qui prospèrent au détriment du peuple marocain, Sanchez sait mieux que quiconque que son devenir à la tête du gouvernement est hypothéqué et qu'il risque fort d'être confronté, plus vite qu'il ne le pense, à une motion de censure, tant ses propres alliés sont au désespoir.
La raison en est fort simple, un ami qui suit beaucoup la presse espagnole et anglo-saxonne, Rabah Bentoumi, m'ayant signalé, hier, que l'IBEX 62, organisme regroupant les plus importantes entreprises d'Espagne à l'instar du CAC 40 en France, a décidé d'écarter de son champ d'action le PSOE de Pedro Sanchez. Quand on connaît le sens et les conséquences d'une telle mesure, en termes de soutien financier aux campagnes électorales, notamment on devine les retombées sur la position de l'actuel chef du gouvernement ibérique.
Celui-ci, en fin de compte, aura beau bénéficier du soutien attentionné de son compatriote Josep Borrell et d'une tentative de mystification de la décision algérienne, vite et à tort interprétée comme une rupture abusive de contrat énergétique, il va lui falloir subir les foudres de ses propres alliés qu'il a trahis autant que son parti a trahi, une nouvelle fois, le peuple sahraoui dont la cause restera honorée, malgré tous les complots et toutes les viles manoeuvres.
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Posté Le : 13/06/2022
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Chaabane BENSACI
Source : www.lexpressiondz.com