Algérie

La diplomatie algérienne change de cap vis-à-vis de la guerre au Mali



Alger montre des signes de flexibilité par rapport à l'intervention militaire de la CEDEAO et de la France, dans le Nord du Mali. Le ministre algérien des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a dit « ne pas voir d'inconvénients dans une intervention contre les groupes terroristes », mais cela n'a pas satisfait Washington et Paris, qui demandent à Alger un engagement militaire, via notamment son armée de l'air.
La diplomatie algérienne a-t-elle fini par changer de fusil d'épaule vis-à-vis de ce qui se passe au Nord du Mali ' Les dernières déclarations du ministre algérien des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci, confirment dans une large mesure, le début d'une révision en profondeur de sa politique, axée jusqu'ici sur le principe de « non ingérence ». Ce principe assumé, non sans difficultés, lors de la guerre en Libye et encore aujourd'hui en ce qui concerne la crise en Syrie, s'est avéré très dur à soutenir pour le cas du Mali. « Nous ne trouvons pas d'inconvénient à une intervention militaire si cela vise à lutter contre le terrorisme », a déclaré M. Medelci, vendredi à Bamako, à l'issue de ses entretiens avec son homologue malien, Tieman Hubert Coulibaly.
Alger a fini donc par « cautionner » la position « dominante », prônée par la France et la CEDEAO (communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest) dont les membres se sont mis d'accord pour envoyer une force composée de 3.000 hommes pour « pacifier » le Nord du Mali. La France devrait assurer le soutien logistique des troupes de la CEDEAO en opérant, notamment, des frappes aériennes sur les positions de l'Aqmi (Al-Qaida au Maghreb Islamique) et du Mujao (Mouvement Jihadiste de l'Afrique de l'Ouest).
Alger, qui n'a pas évoqué la moindre possibilité de la participation de son armée dans les opérations, a subi de fortes pressions pour s'impliquer davantage dans l'intervention militaires en préparation. Le journal algérien Al-Khabar a rapporté, samedi, que le président Abdelaziz Bouteflika a convoqué une réunion avec les grands responsables de l'armée et de la sécurité pour débattre de « l'imminente guerre » qui aura lieu à un jet de pierres des frontières algériennes.
« Pressions sur Alger »
Le programme de la réunion comprend l'examen d'une demande de l'OTAN portant participation de l'armée de l'air algérienne dans les frappes prévues contre les groupes terroristes. Les pressions viennent notamment de Paris et de Washington, précise le journal, qui cite une source informée selon laquelle la guerre au Nord du Mali durerait plusieurs années.
Un avis exprimé également par le MNLA, (Mouvement nationale de libération de l'Azawad) qui avait attiré l'attention, il y a quelques jours, sur le danger qui menace toute la région en cas d'intervention militaire étrangère. « Aucune armée étrangère ne peut apporter de solution dans l'Azawad », a estimé, il y a quelques jours, le chargé de l'information du Conseil de transition de l'Etat de l'Azawad, Moussa Ag Assarid.
Celui-ci a estimé, dans un entretien publié par le journal algérien El Watan, qu' « aucune armée africaine n'est capable d'intervenir sur notre territoire. Les envoyer dans cette région, c'est organiser des massacres collectifs parce que les Africains n'ont aucune connaissance du désert ». Pour ce dirigeant de l'Azawad, établi à Paris, une intervention militaire étrangère « embraserait toute la sous-région ».
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