L ?Union européenne importe 30% de ses besoins en gaz naturel et en pétrole de Russie. Ce pourcentage est important, certes, ce sont 100 millions de dollars par jour, mais pas au point de mettre en péril son indépendance énergétique. Le vieux Continent a d'autres alternatives pour garantir ses approvisionnements en gaz et en pétrole. La plupart de ses fournisseurs sont en Méditerranée, dont l ?Algérie qui est l'un de ses principaux partenaires traditionnels, sinon dans le voisinage immédiat de la région. Ce qui tracasse au plus haut point l'Union européenne, c ?est qu'un tiers de ses approvisionnements énergétiques transite par l'Ukraine. En 2009, durant la crise entre Moscou et Kiev sur une question des prix énergétiques, le Kremlin avait fermé le robinet de gaz naturel, perturbant ainsi les approvisionnements du marché européen pendant l'un des hivers les plus rigoureux. Des pays, comme l'Espagne, disent ne pas se faire de soucis de ce côté. Aujourd ?hui, Gazprom menace l ?Ukraine de recourir à la même mesure si les nouvelles autorités pro-occidentales en place à Kiev n'honorent pas une facture gazière impayée de 1,89 million d'euros, ce qui risque encore une fois de pénaliser un pays comme l'Allemagne qui importe 40% de son gaz depuis la Russie. Berlin ne dramatise pas toutefois, car depuis la crise de 2009, elle a pris ses devants pour se faire approvisionner à travers la mer Baltique grâce à un plan B, le Nordstream. En plus, la plupart des pays européens ont tiré les leçons de la crise de 2009 en augmentant leurs stocks de sécurité qui sont à 50% des capacités de stockage, contre 25% seulement il y a 5 ans. Il est enfin peu probable que la Russie et l'Union européenne, qui ont des intérêts économiques colossaux entre eux, aillent au-delà des représailles et contre-représailles qui resteront de protée limitée, selon les experts. Pour preuve, le conseil de l'Union européenne a décidé de sanctions limitées contre un pays avec lequel le montant des échanges commerciaux est estimé à 267,5 milliards d'euros. La suspension du dialogue politique avec la Russie, le boycott de la réunion du G8 prévue en juin dans la capitale russe et le gel des négociations avec le Kremlin autour d ?un traité d ?association n'ont pas de quoi alarmer le Kremlin. Le constat qui est fait de ce bras de fer UE-Russie par les observateurs neutres, est que les pays de l'Otan en général et les « 28 » ont, dès le début, joué politiquement perdant dans cette affaire d ?Ukraine en cherchant à affaiblir la Russie dans sa propre sphère d'influence. Leurs calculs ont donné un résultat contraire aux objectifs qu'ils visaient à travers le « printemps ukrainien ». Le scénario mis en place consistait à renforcer avec une Ukraine pro-occidentale le front anti-russe des ex-républiques soviétiques piloté par la Pologne et la République tchèque. Au final, le parlement de la Crimée a décidé de convoquer un référendum aujourd'hui pour que cette région autonome ukrainienne où vit une majorité de Russes chassés par Staline se prononce sur son adhésion ou non à la Fédération de Russie. En parfait joueur d'échecs, Vladimir Poutine a joué gagnant. En plus, sur le terrain privilégié des pays occidentaux : la légalité.
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Posté Le : 15/03/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : N A
Source : www.horizons-dz.com