Algérie

La dictature est intacte. Elle réprime et elle tue.



La mort dans des circonstances révoltantes du Docteur Kamel Eddine Fekhar, prisonnier d'opinion, en est l'illustration glaçante. Les pratiques du régime sont conformes à son discours.Les homélies hebdomadaires du général Gaid-Salah confirment à chaque fois la paralysie, la surdité et la brutalité de cette dictature. Concentrant tous les pouvoirs, le haut commandement militaire, seule autorité de fait, est incapable d'assumer le moindre mouvement en direction de l'opinion. De semaine en semaine, au mépris de tout principe de réalité, le chef de l'armée s'est enfermé dans la logique d'élections présidentielles objectivement intenables.
Il espère aujourd'hui sortir de l'impasse dans laquelle il a fourvoyé le pays en appelant à un dialogue nébuleux avec des « personnalités nationales » tout en confirmant son refus de toute transition.
Il s'agit de l'expression solennelle de la détermination des dirigeants effectifs du pays à conserver en l'état le système politique. Le maintien dans ses formes actuelles de cette organisation par le refus de toute transition a, c'est clair pour tous, pour unique raison la préservation de la nature autoritaire centralisée du pouvoir. Ce régime replié sur ses privilèges voudrait projeter une image d'omnipotence armée assise sur le monopole de la vérité politique.
Il n'en est rien, les millions de personnes qui elles se situent collectivement à un niveau de responsabilité bien plus élevé, proclament haut et fort chaque vendredi leur désir d'évolution démocratique de l'ordre juridique qui fonde le système. Les algériennes et les algériens ne se satisferont pas de réaménagements « négociés » derrière les rideaux entre parties non mandatées et donc illégitimes.
La transition n'est pas la plongée dans un univers inconnu, elle concerne précisément les modalités de la conduite des affaires publiques, la représentation et l'exercice du pouvoir, le mode de gouvernement. Il s'agit bien d'un processus ordonné et inclusif qui doit être débattu publiquement par des représentants légaux et légitimes.
Mais même si « dialogue », au sens de l'ANP, quel qu'en soit l'objet il y a, encore faut il en préparer les conditions et donner des gages de sérieux. Or, le général en chef de l'armée algérienne ne dit rien à ce propos, il ne concède rien.
Même pas le préalable de la libération inconditionnelle de tous les prisonniers politiques et d'opinions. Des 160 prisonniers politiques identifiés. Pas un mouvement en direction des revendications populaires n'est enregistré . Les militaires se contentent d'éliminer les éléments du régime qui n'ont plus d'autre utilité que de servir de boucs-émissaires. La dictature est inentamée.


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