Algérie

La diaspora s'en tient à la revendication historique du hirak



Il faut vraiment une conviction chevillée au corps pour manifester par ce temps de froid polaire à Montréal. Samedi, les hirakistes algériens, toujours fidèles au rendez-vous, n'ont pas dérogé à la règle en organisant un rassemblement devant le consulat général d'Algérie à Montréal. Tout en maintenant le cap de la revendication du démantèlement du système politique en vigueur depuis l'indépendance, les manifestants ont réactualisé leurs slogans. Ainsi, l'agression de manifestants lors des marches pacifiques du vendredi par des baltaguia n'est pas passée inaperçue outre-Atlantique."Malgré votre répression, vos baltaguis, vos man?uvres, le peuple restera pacifique jusqu'à votre départ", lit-on, en effet, sur une pancarte brandie par un manifestant. D'autres pancartes évoquent le rejet du gouvernement dépourvu de légitimité. Et cette absence de légitimité n'incite pas au dialogue, estiment les manifestants. "Tebboune n'est pas élu par le peuple algérien, mais imposé par une partie de la îssaba encore au pouvoir", dénonce un manifestant qui parle d'un président désigné. "Etat civil et non militaire", scande-t-on. Le speaker corner agrège nombre d'idées à même de redonner un second souffle au hirak.
La désignation du gouvernement dans une espèce de vente concomitante avec l'élargissement de certains détenus d'opinion passe mal chez la diaspora qui décèle par là l'absence de volonté politique chez les tenants du pouvoir à écouter la rue qui gronde. "Le seul dialogue qui vaille, c'est celui qui organisera le départ du système pour laisser place à la nouvelle Algérie, bâtie sur un Etat démocratique et social, comme promis par les chouhada", analyse une intervenante.
C'est cet idéal qui motive la diaspora à maintenir le cap sur l'objet de la révolution populaire résumé par ce mot d'ordre typiquement algérien : "Yetnahaw gaâ !" Conscients de l'importance de la visibilité du hirak à l'international, les manifestants insistent sur la nécessité de poursuivre les actions de terrain. "Le peuple qui manifeste tous les vendredis et mardis, a besoin de sa diaspora dans ce noble combat", affirme un manifestant, le drapeau national noué autour du cou.
La veille, une rencontre de hirakistes a abordé la possibilité de revenir à une seule manifestation, comme c'était le cas depuis le déclenchement de la révolution du 22 février. Depuis quelques semaines, deux actions sont organisées par les Algériens du Canada : samedi devant le consulat algérien et dimanche à la place du Canada, à Montréal. En outre, une série de conférences a été retenue par les participants.




De Montréal : Yahia Arkat


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