Algérie

La diaspora exige le départ du système avec Bouteflika !



La diaspora algérienne, s'alignant sur la position du peuple algérien dans sa majorité, se félicite de la démission du président Abdelaziz Bouteflika, considérée comme une « victoire importante » dans le combat pour la construction d'un véritable Etat de droit et l'instauration d'une réelle démocratie dans notre pays à condition que la mobilisation se poursuit pour satisfaire les revendications plus fondamentales. « Le départ de Bouteflika est une condition nécessaire mais non suffisante car les Algériens veulent un changement réel et total du régime. Ils doivent confirmer ce week-end leur rejet total des figures de ce régime honni, y compris Gaid Salah, Bensalah et Bedoui. Le peuple veut une période de transition pilotée par des femmes et des hommes intègres et désintéressés. Ceux-là engageront des consultations pour modifier la loi électorale, ouvrir l'espace médiatique, autoriser ceux qui activent dans le mouvement populaire à créer des partis, syndicats et associations, mettre en place une commission indépendante d'organisation et de surveillance des élections, etc. Il faut au moins six mois pour pouvoir tenir une élection présidentielle véritablement transparente qui donnerait une légitimité suffisante au prochain président afin d'engager un processus constituant et électoral pour les assemblées nationales et locales », explique Zoheir Rouis, président de Jil Jadid Europe.Du côté de la société civile algérienne établie en France, on retrouve la même perception avec toutefois des appréciations légèrement différentes de la période de transition désormais en cours. « La mobilisation populaire a poussé l'un des hommes du système, le plus autoritaire ces vingt dernières années, vers la sortie mais ce n'est toujours pas assez. Il faut que tout l'exécutif actuel parte et laisse place à un processus de réelle transition démocratique, mené par un gouvernement d'union nationale », espère Senhadja Akrouf, membre du collectif Agir pour le changement et la démocratie en Algérie (ACDA). Pour elle, le changement démocratique, tel exigé par les Algériens depuis le 22 février dernier, devrait passer forcément par un processus constituant et une justice de transition. « Il faut non seulement exiger la préparation sérieuse et transparente de l'élection d'une Assemblée nationale constituante, mais aussi le jugement par une justice libre et impartiale de tous ceux qui étaient impliqués dans le système de corruption et de dilapidation de l'argent public sous le règne de Bouteflika », précise-t-elle.
Notre interlocutrice refuse l'attribution de « cette victoire, certes à demi-teinte, à personne d'autre que le peuple » et de poursuivre : « Nous devons continuer à manifester en masse pour dégager tous les acteurs du régime, y compris Gaid Salah qui ne peut absolument pas prétendre être en dehors du système alors qu'il était jusqu'à il y a quelques semaines l'homme de confiance de Bouteflika, qui l'avait d'ailleurs nommé à son poste ». Même son de cloche chez Zoheir Rouis : « Il s'agit bien d'une première victoire, à mettre surtout sur le compte de la détermination des Algériens et non celui du retournement de position opéré par Gaid Salah qui, subitement et sur les coups butoirs de la rue, se découvre démocrate, protecteur de la Constitution et garant des intérêts économiques de notre pays ; lui qui a participé à la violation répétitive de la Constitution en couvrant ou en encourageant Bouteflika à se maintenir au pouvoir et même à briguer un cinquième mandat ».
Justement, Mehdi Bsikri, journaliste et militant politique indépendant, pense que la démission de Bouteflika est « une première victoire du peuple algérien contre l'humiliation du 5e mandat et la tentative de prolonger le 4e. Grâce à l'extraordinaire mobilisation, le régime était contraint de l'abandonner. Il faut insister à dire que cet acquis est l'?uvre du seul peuple algérien. Gaid Salah, ne l'oublions pas, était l'un des farouches défenseurs et soutiens de l'ancien Président depuis plus de quinze ans ». C'est pourquoi, comme Akrouf et Rouis, il appelle tous les Algériens à rester « vigilants et mobilisés » afin de s'assurer du « bon cheminement de la période de transition ce qui nécessite, dit-il, une Assemblée constituante pour une réelle refondation de l'Etat ». D'ores et déjà, de nouveaux rassemblements de notre diaspora sont prévus tout au long de ce week-end en Europe et aux Amériques.


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