LA DGSN VEUT AMELIORER LE NIVEAU DE SES CADRES Une formation militaire complémentaire pour les policiers

La Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) veut donner à la formation de ses cadres un caractère pro-militaire. En effet, le directeur général de l'Ecole supérieure de police, Chibout Farid, a qualifié de «choix stratégique» la formation de base de certains d'entre eux au niveau de l'Académie militaire inter-armes de Cherchell (AMIA).
Abder Bettache - Alger (Le Soir) - La cérémonie de sortie d'une nouvelle promotion d'officiers de la sûreté nationale, des commissaires principaux et des officiers était une occasion pour les invités du patron de la Sûreté nationale, le général major Hamel Abdelghani, de «mesurer» la portée de la formation assurée à ses éléments. C'était jeudi dernier à l'Ecole supérieure de police de Châteauneuf, baptisée depuis deux années du nom du défunt Ali Tounsi. La présence d'officiers supérieurs de l'ANP, dont le directeur général-adjoint de l'Académie interarmes de Cherchell ou encore un général de la Gendarmerie nationale, du ministre de l'Intérieur ou ceux de l'Information et de la Communication, de l'Habitat, des Travaux publics et du directeur général de la Protection civile, atteste de l'importance de l'événement. Lors de son intervention, le directeur de l'Ecole supérieure de police, le commissaire principal Chibout Farid, dira que le programme de formation du corps de la Sûreté nationale a connu «une réforme radicale». Il fera savoir que la 15e promotion des lieutenants de police et la 8e promotion des lieutenants de police femmes, sorties jeudi dernier et baptisées du nom du «martyr du devoir national » le défunt commissaire Mohamed Merisi, «sont les dernières promotions à avoir bénéficié d'une formation de 18 mois», ajoutant que celle-ci passera désormais à 24 mois. Chibout Farid soulignera que cette démarche s'inscrit «dans le cadre de l'adaptation de la durée de formation au dernier statut de la police, aussi bien pour l'agent de police que pour l'officier». «Dans le cadre de la révision du programme de formation, les stagiaires bénéficient en plus des connaissances professionnelles, juridiques et techniques approfondies, d'une formation pratique», a ajouté le directeur de l'Ecole supérieure de police. Selon les observateurs de la question sécuritaire, le général major Abdelghani Hamel veut visiblement apporter un grand changement au sein de la police. Ainsi, il se fixe comme principal objectif, à court et à moyen terme, le changement de fond en comble du système de formation. Cette décision n'est, en tout cas, pas surprenante dans la mesure où le général major Hamel a souvent exprimé son insatisfaction du niveau de certains policiers. Pour rappel, la formation de base assurée à des officiers de la Sûreté nationale au niveau de l'Académie militaire inter-armes de Cherchell (AMIA) est inscrite dans le cadre de l'accord conclu entre les ministères de la Défense nationale et de l'Intérieur. Il est à rappeler aussi que le patron de la Sûreté nationale avait fait état, il y a quelques mois, de la «révision, en cours, du système de formation de la police, à la lumière des nouvelles dispositions induites par le nouveau statut des fonctionnaires de police, qui définit avec précision les missions incombant aux différents corps de police ». Selon lui, cette tâche «a nécessité un ajustement et une actualisation, en fonction des multiples et rapides mutations subies par la société algérienne dans divers domaines, notamment l'évolution de la criminalité». «La nouvelle formation sera axée sur le développement des méthodes d'instruction spécialisée, par leur mise en adéquation avec les nouvelles donnes, tout en accordant l'importance à l'émergence de compétences, de sorte à faire des écoles de police de formation des phares de diffusion de la science et des connaissances pour outiller nos cadres et leur permettre un bon accomplissement de leurs missions», a-t-il indiqué.