Algérie

La DGSN ouvre une enquête sur les brutalités



«A la suite des graves dépassements qui ont eu lieu, la Sûreté nationale a aussitôt réagi. Dès l'information transmise à  la hiérarchie, le haut-commandement a ordonné l'ouverture d'une enquête», explique Djilali Boudalia, chargé de la communication au sein de la DGSN, joint hier par téléphone. L'enquête en question, menée par les services de la police judiciaire de la sûreté de wilaya d'Alger, a débuté hier matin, précise M. Boudalia. «Elle a pour mission de recueillir tous les témoignages, amasser toutes les preuves, afin d'établir clairement les responsabilités et faire toute la lumière sur cette dérive», ajoute-t-il. Cette «bastonnade» d'étudiants, rassemblés pacifiquement devant leur ministère de tutelle, avec des revendications pédagogiques et non politiques, ne laisse augurer rien de bon quant à  l'attitude adoptée par les forces de sécurité face aux «manifestations de foule». L'on a ainsi constaté que la répression va crescendo à  mesure que les mouvements de contestation s'enchaînent et s'intensifient. Pour preuve, la force avec laquelle le rassemblement pacifique organisé le 19 février par la CNCD a été contenu et dispersé. En attestent les nombreux blessés, parmi eux un député du RCD, grièvement atteint à  la tête, et dont l'état de santé a nécessité une évacuation sanitaire. Dans un contexte national et régional, rythmé par les incessantes vagues de contestation et de renversement de régimes, cette tension, qui monte d'un cran, serait-elle un signe de «panique» du gouvernement algérien ' L'on semble réprimer à  tout-va, afin d'étouffer dans l'œuf toute velléité contestataire trop menaçante. Surtout lorsque l'on sait le rôle de tout temps joué dans les révoltes par la frange estudiantine.
«Les responsables devront payer»
Pourtant, le chargé de la communication au sein de la DGSN est catégorique. «De telles instructions n'ont jamais été données. Ce qui est d'autant plus vrai concernant les étudiants. «Personne n'a donné l'ordre de les charger», martèle-t-il. «D'ailleurs, une fois que l'on aura les résultats de l'enquête, des sanctions sévères seront prises à  l'encontre des personnes qui ont commis ces graves violations», d'assurer M. Boudalia. Si ces violences ne reflètent aucunement la position adoptée par le pouvoir vis-à-vis des manifestants, elles sont donc le fait d'individus ayant agi de leur propre chef ' Le chargé de la communication de la DGSN ne préfère pas se prononcer. «Il faut laisser le temps au travail légal de s'effectuer et d'aboutir à  ses propres conclusions. Afin de ne pas influer sur l'issue de l'enquête, il est préférable de ne rien dire. Mais l'on rendra publics, en temps et en heure, les résultats de l'enquête ainsi que les sanctions», argue M. Boudalia.   


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