Algérie

La détresse des villageois



Dans la zone traversée par le CW36, entre Bordj Menaïel et Sidi Daoud, se trouvent une quinzaine de petits villages relevant de quatre communes différentes, à savoir Bordj Menaïel, Ouled Aïssa, Cap Djinet et Sidi Daoud. Paradoxalement, leur appartenance administrative à des communes distinctes a totalement freiné leur développement. « Un vrai casse-tête », ne cessent de répéter les habitants que nous avons apostrophés. Ils disent qu'ils ne savent plus à quel responsable s'adresser pour améliorer leur quotidien. Sur place, les habitants nous ont entretenu de leurs « interminables problèmes ». La liste commence par la pénurie d'eau potable et s'achève par le manque d'infrastructures de jeunesse. L'alimentation en eau potable constitue l'une des plus importantes revendications de la population de la région.Un problème qui pénalise même les enfants scolarisés car la majorité d'entre eux se voient obligés d'emmener de petites bouteilles d'eau avec eux à l'école. Et pour cause, l'eau ne coule plus dans les robinets. « Le réseau existe et il a été rénové en 2005, mais l'eau est rare », nous dira un jeune habitant de Thouara, un village relevant de la commune de Cap Djinet. Ici, l'eau est puisée dans les sources et fontaines à plusieurs kilomètres du village. Elle est transportée à dos d'âne. Ce calvaire est vécu surtout par les villages des communes de Bordj Menaïel, comme Ouled Ameur, Ouled Aïssa et Belleli. Mais aussi par ceux de la commune de Cap Djinet à l'image des Haouch Chérif et Bali, El Ardja, Zrarga et Ouled Sidi El Mahfoud.Ceux de la commune de Ouled Aïssa, dont on peut citer Ouled Ghenana et Ouled Ahmed Benaïssa et Sidi Daoud (Haouch Mahmoud et Chehiba) sont en revanche alimentés, mais ils se plaignent de l'irrégularité de la distribution. Une situation qui n'a pas manqué de susciter la colère des habitants des autres communes qui s'interrogent sur les raisons de l'absence de l'eau dans leurs villages alors qu'elle estdisponible chez leurs concitoyens d'à côté (ceux d'Ouled Aïssa, ndlr). En plus de la pénurie d'eau les habitants soulèvent les problèmes relatifs à l'absence du réseau d'assainissement. Ici, la quasi-totalité des foyers n'est pas raccordée au réseau d'assainissement. Et nous savons les risques et les maladies que cela peut engendrer.« Il n'y a pas d'autorités ici. L'APC ne nous fait que de promesses », fulmine Salem, un jeune habitant de Haouch Bali, dans la commune de Cap Djinet. Les jeunes, eux, ne disposent d'aucune aire de jeux, ni aucune infrastructure sportive. « Nous jouons au milieu de la route ». « Les autorités de la commune de Ouled Aïssa ont inscrit un projet pour les jeunes de la région. Mais le projet n'est pas entamé à cause d'un problème de terrain qui appartiendrait à la commune de Cap Djinet », explique Mohamed. S'agissant du volet sanitaire, les habitants précisent que leur région est dotée de deux salles de soins. L'une est située au village Ouled Larbâa, dans la commune de Ouled Aïssa et l'autre à Ouled Ameur, un village relevant de Bordj Menaïel. Nos interlocuteurs soulignent que la première infrastructure « fonctionne au ralenti et la deuxième demeure toujours fermée ».


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