Algérie

La détresse des cancéreuses



À l'occasion de la Journée internationale de la femme, l'association caritative d'aide aux personnes atteintes de cancer El Fadjr, qui compte quelque 1 300 adhérents malades dont près de 1 000 femmes de différents âges et 350 hommes et enfants malades de cette lourde pathologie, a invité quelque 200 femmes qui ont été reçues au niveau du CCI de Aïn Defla, dans le but de leur faire oublier, le temps de quelques heures, les affres de la maladie et le calvaire de la pauvreté.Elles viennent, du moins celles qui ont la possibilité et les moyens de se payer des tickets de transport depuis les zones les plus reculées de la wilaya, principalement de Bathia, El Maïen, Belass pour ne citer que ces quelques communes sur une quinzaine d'autres.
Avec ses maigres moyens, l'association El Fadjr, avec l'aide de plusieurs bénévoles et surtout la solidarité agissante de quelques bienfaiteurs anonymes dont des médecins, des commerçants, des radiologues et des pharmaciens, ces femmes malades se sont retrouvées et ont été reçues. Pour marquer cette journée, il leur a été offert, en plus de la fleur rouge traditionnelle, un flacon de parfum et un foulard.
Plusieurs de ces femmes crient leur douleur et se plaignent de la misère à laquelle elles sont confrontées au quotidien telle cette femme malade dont le mari est asthmatique, et mère de 2 enfants en bas âge.
« J'habite dans un coin isolé de la commune d'El-Maïen et je vis dans une chaumière en toub et couverte de diss (lentisques) qui se trouve dans un lit d'oued. Malgré les multiples démarches que j'ai effectuées, nous n'avons pas pu bénéficier d'un logement décent .» De quoi vit cette famille ' En réponse, elle nous dira : « De pain sec quand nous arrivons à en ramasser, sans eau potable, ou avec des victuailles que partagent avec nous des voisins, pas mieux lotis, oubliés et laissés-pour-compte. Nous vivons dans le dénuement total .»
Cependant, ajoute cette femme : « Nous savons qu'en certains lieux, on a même installé des poubelles pour jeter le pain, que des établissements jettent par camions entiers. C'est injuste .» D'autres femmes ont fait des témoignages poignants sur des familles affrontant les affres de la maladie et le calvaire de la misère.
Pendant que se déroulait cette cérémonie du 8 Mars au CCI, une autre était organisée au niveau de la Maison de la culture Emir-Abedelkader de Aïn Defla. Là, c'était une assistance d'une foule de femmes richement habillées, qui se bousculaient autour des tables sur lesquelles étaient exposés des plats de gâteaux de toutes sortes, des vêtements traditionnels d'apparat tres coûteux de quoi habiller et nourrir pour des jours des femmes, des enfants et des citoyens malades et pauvres dans le besoin total et ce, dans le cadre d'une exposition entrant dans la cérémonie de la célébration de cette Journée, une exposition qu'a visitée le chef de l'exécutif de la wilaya à la tête d'une délégation officielle.
Au niveau du siège de la Wilaya, la commission qui gère les ?uvres sociales des employés de l'administration a offert une collation à toutes les femmes affiliées.
Karim O.


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