Algérie

La détresse d'une famille à Oued Trab III


La détresse d'une famille à Oued Trab III
Bouguettaya Meriem est une veuve en fin de carrière qui porte à sa charge plusieurs personnes, mais garde sa dignité devant les rabatteurs du logement aussi nombreux qu'influents.Elle en est privée depuis plus de trois décennies et vit jusqu'à l'heure où nous rédigeons cet article dans une vieille bâtisse menaçant ruine à Oued-Trab III à Souk Ahras.Chaque jour que Dieu fait, elle prie pour que ses enfants ne soient pas retrouvés le jour qui suit sous les décombres. Malade chronique et sans ressource autre qu'un salaire d'enseignante du cycle primaire, elle paye son loyer et subsiste grâce à ce qui reste de son maigre pécule. Pour avoir refusé de s'éloigner des idéaux enseignés quotidiennement à ses élèves qu'elle n'a pu faire concession pour arranger les membres de la commission d'étude des logements. Faute de pouvoir tirer dividendes de ses doléances, tout le monde s'est entendu sur son déclassement.«Le quota réservé aux constructions menaçant ruine annoncé pompeusement par l'ex-wali fut savamment dérouté aux fins d'arranger les personnes les mieux introduites et répondre positivement aux recommandations des membres de la commission d'attribution», a déclaré sous le sceau de l'anonymat un ex-membre de la commission ayant mis à l'étude les 1065 logements à scandales. Ne pouvant, donc, ni bénéficier d'un logement social ni prétendre à une autre formule à cause de sa situation financière plutôt précaire, la dame-courage ira demander un logement de fonction sis à l'école Larbi Tebessi au chef-lieu de la wilaya. Un appartement d'un ex-concierge qui servait de fourre-tout et de plusieurs autres tâches nocturnes.«Le directeur de l'éducation devant lequel j'ai exposé ma situation en a fait peu cas et a jugé utile de proposer ce même appartement à un syndicat pour que la parade soit acceptable», lit-on dans sa correspondance adressée aux différents responsables. Déserté de jour comme de nuit ledit appartement tout comme les 1500 logements sociaux (chiffre officiel donné par l'OPGI) vendus illégalement par des attributaires sont témoins d'une gestion approximative. Bien avant l'effondrement de la bâtisse, la dame en question est déjà à mi-chemin de l'irréparable.
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