Algérie

«La détérioration est due à l'absence de créativité et non à un manque de moyens»



«La détérioration est due à l'absence de créativité et non à un manque de moyens»
Conscient du manque flagrant d'imagination dans les programmes de la télévision algérienne, le ministre de la Communication, Nacer Mehal, a dressé, jeudi dernier sur les ondes de la Radio algérienne, un réquisitoire des plus virulents à l'encontre du problème de manque de créativité au sein de l'ENTV.
Pour lui, la détérioration de la qualité des programmes de l'ENTV «est due à l'absence de créativité et non pas à un manque de moyens». Il a, dans ce sens, précisé que «ses critiques visent la matière informative et non les personnes». Il a, à ce propos, appelé à faire prévaloir le professionnalisme et à produire une matière informative à la hauteur des aspirations des citoyens algériens, précisant que les portes de la télévision étaient ouvertes aux compétences. Ce manque sera, sans aucun doute, rattrapé par la concurrence qui va être générée par l'ouverture du champ audiovisuel, et par conséquent, la création de chaînes de télévision privées. Mais là encore, on s'aperçoit que cette idée a encore du chemin à faire ! A en croire le ministre, aucune demande de création d'une télévision et encore moins de radios privées n'a été déposée à son département du moment que le projet est entre les mains des parlementaires. Pour lui, «il est inconcevable de déposer des dossiers alors que les conditions d'ouverture du champ audiovisuel ne sont pas encore réunies et que la loi sur l'information est toujours au niveau du Parlement». Tentant de justifier ce retard, le ministre l'a imputé au souci de «réussite» du projet d'ouverture des médias lourds aux privés. Il a, à ce sujet, mis en avant l'importance de cerner toutes les données y afférentes. Pour lui, «le secteur audiovisuel est plus sensible que la presse écrite». Les expériences des autres pays dans ce domaine seront mises à profit en veillant à prendre en compte les spécificités algériennes pour proposer une matière informative «en accord avec la nature de la société algérienne», a-t-il précisé. Abordant la question du projet de loi sur l'information, le premier responsable du secteur de l'information a indiqué que ce dernier permettra de «combler les lacunes de la loi de 1990». Concernant les mesures d'amélioration du niveau technique au sein des entreprises de la télévision et de la radio nationale, le ministre a fait savoir que les spécialités demandées dans le secteur de l'audiovisuel, notamment en matière de prise de son, d'éclairage et de prise de vues, seront bientôt créées en coordination avec le ministère de la Formation et de l'Enseignement professionnels. Quant au projet de numérisation des moyens de production et de diffusion radiophonique, M. Mehal a annoncé l'achèvement de sa concrétisation à travers l'ensemble des régions du nord du pays en attendant la couverture prochaine de la région des hauts plateaux. Ce projet s'étendra progressivement à tout le sud, a-t-il ajouté. Abordant la question de la grille des salaires des journalistes qui entrera en vigueur en janvier 2012, le ministre a affirmé que cette grille ne concernera que les journalistes du secteur public, mettant l'accent sur les mesures visant à assurer la stabilité aux journalistes. M. Mehal a, par ailleurs, déploré la précarité de la situation socioprofessionnelle de certains journalistes travaillant dans le secteur privé. Les 6000 dinars de salaire mensuel perçus parfois par des journalistes «n'honorent guère le métier de journaliste», a-t-il dit, appelant à trouver des solutions permettant de préserver la dignité des journalistes du secteur privé.


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