Algérie

La détention préventive de Moubarak prolongée de 15 jours



Le procureur général Abdel Meguid Mahmoud «a ordonné la détention préventive de l’ex-président Hosni Moubarak pour 15 jours, qui commencera à la fin de sa période de détention actuelle» le 12 mai, selon un communiqué. Le porte-parole du parquet a précisé qu’une équipe d’enquêteurs s’est rendue hier à l’hôpital de Charm El Cheikh, sur la mer Rouge, où se trouve Moubarak, pour poursuivre les interrogatoires.
Une source au bureau du procureur a indiqué que ce dernier allait annoncer dans les prochains jours si l’ancien raïs va être jugé ou pas. Il pourrait être condamné à une peine pouvant aller jusqu’à la pendaison s’il est reconnu coupable, a affirmé fin avril le ministre de la Justice, Abdelaziz Al Guindi. L’ex-président a été placé le 13 avril en détention pour des périodes de 15 jours renouvelables. Il est poursuivi, ainsi que ses deux fils Gamal et Alaa, pour la violente répression du mouvement de contestation et est soupçonné de corruption. Moubarak est soigné depuis le 12 avril à l’hôpital international de Charm El Cheikh, station balnéaire du Sinaï, après avoir eu un malaise cardiaque pendant un interrogatoire. Il est interrogé sur sa responsabilité dans la mort de manifestants lors de la révolte (25 janvier-11 février) et sur les contrats controversés de vente de gaz égyptien à Israël qui ont abouti à des pertes de plusieurs milliards de dollars pour le pays, selon le parquet.
Selon un rapport, 846 civils sont morts dans les manifestations ayant poussé au départ Moubarak. Un membre de la commission d’enquête sur la répression a indiqué que l’ex-président était complice dans ces violences meurtrières. L’ex-ministre de l’Intérieur Habib El Adli est actuellement jugé pour avoir ordonné des tirs contre des manifestants, après avoir été condamné à douze ans de prison jeudi dernier pour malversations financières. Plus de deux mois après la chute de Moubarak, la pression reste forte en Egypte pour que l’ancien président et sa famille proche soient traduits rapidement devant la justice. La justice a demandé au ministère de l’Intérieur son transfert à la prison de Tora, à la périphérie sud du Caire, où se trouvent déjà ses fils Alaa et Gamal, détenus également pour des périodes de 15 jours renouvelables, ainsi que d’anciens ministres et hauts responsables du régime.
Mais le ministère a jugé que l’hôpital de la prison n’était pas suffisamment équipé pour faire face à une éventuelle dégradation rapide de son état de santé.
5 ans de prison pour un ancien ministre du Tourisme
Par ailleurs, un ancien ministre du Tourisme, Zoheir Garranah, en fonction sous le président Hosni Moubarak, a été condamné hier à cinq ans de prison pour corruption. L’ex-ministre du Tourisme, un secteur phare de l’économie égyptienne, est accusé d’avoir autorisé la vente en dessous du prix du marché de terrains publics à deux hommes d’affaires, entraînant une perte de 51 millions de dollars pour l’Etat. Une partie de ces terrains recèle du pétrole. Zoheir Garranah, proche de milieux d’affaires très influents sous Moubarak, a quitté ses fonctions lors d’un changement de gouvernement dans les derniers jours au pouvoir de l’ancien président, poussé à la démission par une révolte populaire. Sa condamnation s’inscrit dans le cadre d’une vaste campagne judiciaire visant de nombreux ministres, dignitaires politiques et hommes d’affaires importants de l’époque Moubarak. L’ancien Premier ministre, Ahmad Nazif, est ainsi actuellement en détention préventive pour des accusations de malversations financières.
Avec ses quelque 13 milliards de dollars de revenus annuels, le secteur touristique représentait ces dernières années environ 6% du PIB égyptien et emploie, directement ou indirectement, 10% de la population active. Plus de 14 millions de touristes ont visité l’Egypte en 2010, un chiffre record. Ce secteur jusqu’à l’an dernier en pleine expansion et très lucratif a connu depuis le début de l’année une forte chute en raison des troubles politiques. Plusieurs affaires de vente de terrains à bas prix pour des projets immobiliers, notamment dans le secteur touristique, ont contribué à alimenter des accusations de corruption et de dilapidation de biens publics dans les dernières années du régime Moubarak.
 


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