La desserte algérienne contribue pour plus du tiers du trafic d'Aigle Azur

Les trois compagnies en activité dans le ciel franco-algérien sont à l'heure des bilans. En attendant mars 2008 et l'annonce des «résultats consolidés» - chiffres définitifs -, les grandes tendances sont déjà connues. Elles témoignent d'un marché «normalisé» qui, à quelques changements près, semble avoir trouvé son cap. Premiers disponibles, les indicateurs d'Aigle Azur tablent sur une activité «algérienne» conforme aux prévisions. Dans ce registre, la compagnie privée française devrait boucler l'exercice 2007 avec des résultats globalement similaires à ceux de l'an dernier. L'Algérie devrait contribuer aux environs de 30-32% dans le trafic annuel de la compagnie. Au soir de décembre 2007, Aigle Azur aura assuré, toutes destinations confondues, le transport de 1,6 million de passagers. La compagnie dessert les trois pays du Maghreb, le Portugal, l'Italie, la France, le Cap-Vert et, de fraîche date, le Mali. A un petit écart près, le nombre de passagers voyageant dans les deux sens entre la France et l'Algérie oscillerait entre 480.000 et 500.000 passagers.  «Sur l'ensemble de notre réseau, nous allons nous inscrire dans une tendance légèrement haussière», se réjouit le directeur général Arezki Idjerouidène. En 2006, la compagnie a transporté 1,4 million de passagers dont 33 à 35% entre la France et l'Algérie. Une moyenne à deux chiffres qui place l'Algérie très largement en tête des destinations des aéronefs «bleu et blanc». La croissance se dégage à la fois de l'offre en sièges ( 10%), du nombre de passagers transportés ( 17%) et du coefficient de remplissage, en hausse de six points par rapport à 2006. Reste que, dans ce dernier registre, les indicateurs sont légèrement en deçà des attentes. «Nous en sommes à 62% contre une moyenne souhaitée de 70-74%», fait-on remarquer à la direction générale, où on avance, en guise d'explication, l'offre en vols supplémentaires. Rien que pour la période estivale - du 26 juin au 10 septembre -, Aigle Azur a mobilisé sur la desserte France-Algérie une offre de 500.000 sièges environ. «Pour la première fois dans l'histoire des liaisons aériennes entre les deux pays, nous avons pratiqué des tarifs promotionnels. Sans distinction, l'offre a profité aux passagers installés de part et d'autre de la Méditerranée». En 2008, la compagnie privée devrait, en termes d'offres, s'inscrire dans une stratégie similaire. «Globalement, observe Arezki Idjerouidène, l'offre est conséquente. Le marché de l'aérien franco-algérien tend à se normaliser pendant les périodes de pointe. Et c'est tant mieux». Résultat visible, les vacances d'été ne ressemblent plus, comme avant, au parcours du combattant. A l'heure des pré-bilans 2007, la compagnie du groupe Go Fast fait valoir moins les indicateurs de trafic que la qualité des prestations. Ainsi en est-il de l'entrée en service, début septembre, du billet électronique. Première compagnie à l'avoir pratiqué sur la desserte France-Algérie, Aigle Azur y voit un «indéniable plus» pour la gestion des vols. La compagnie a gagné en temps et en productivité. Au départ, elle avait quelques appréhensions sur la faisabilité de l'opération. Avec une clientèle immigrée, composée pour l'essentiel de seniors habitués au billet-papier, elle redoutait des couacs. «Finalement, tout se passe bien, les passagers s'accommodant de plus en plus au titre électronique». En juin dernier, Aigle Azur a installé ses nouveaux quartiers à Roissy, l'une de ses deux escales parisiennes. La compagnie a quitté le terminal 1 où elle était installée depuis sa reprise par le groupe Go Fast. Direction le terminal 2 B, dont les structures sont «autrement plus accueillantes», selon le DG. «Les grandes compagnies y sont implantées, ce qui facilite énormément les correspondances pour nos passagers».