Algérie

La désorganisation du marché et les intermédiaires pointés du doigt



La désorganisation du marché et les intermédiaires pointés du doigt
D'après le ministère du Commerce, ces augmentations varient de 1% à plus de 80% pour certains produits comme l'oignon sec, l'ail local et les légumes secs. « Cette situation persistera car aucun garde-fou n'est prévu dans une économie de marché sauf pour les produits subventionnés par l'Etat », a rappelé le directeur exécutif de la Fédération nationale des consommateurs (FAC), Mohamed Toumi. Toutefois, il a estimé que cette tendance haussière des prix peut être régulée et même revue à la baisse, mentionnant le cas des produits plafonnés comme l'huile et le sucre.« Nous avons demandé le plafonnement de ces deux produits sur la base des prix sur le marché international afin de pouvoir diminuer ou augmenter les prix », a précisé Toumi. Car, devant la fluctuation des prix de l'huile et du sucre et afin de préserver le pouvoir d'achat des Algériens, Toumi a rappelé que l'Etat a plafonné, par exemple, le prix du sucre à 85 DA le kilogramme.Un prix qui n'est pas respecté, selon lui, puisque certains commerçants le cèdent à 90 DA. « Depuis deux ans, le prix du sucre a baissé de 50% sur le marché mondial sans incidence sur son prix appliqué en Algérie ».Abderrahmane Mebtoul, économiste et expert algérien, estime que la multiplicité des intervenants entre le port et les commerçants détaillants contribue à la hausse des prix. « L'importation entre 70 et 80% des besoins des ménages et des entreprises publiques et privées, dont le taux d'intégration ne dépasse pas 15% et du fait que l'économie algérienne est une économie rentière, les principes des lois économiques universelles ne s'appliquent pas. La dévaluation du dinar par rapport au dollar qui est passé de 72 dinars pour un dollar en 2010, à 81,1 dinars pour un dollar le en 2013, et les taxes douanières de 15% amplifient l'inflation intérieure », a-t-il expliqué. A cela s'ajoute, selon lui, la désorganisation du marché dominé par l'informel. « Entre le port et les détaillants, les grossistes déterminent les marges bénéficiaires ce qui a un impact direct sur les prix des produits importés », a-t-il noté. Pour ce qui est des produits locaux, le professeur Mebtoul a rappelé que le même procédé inflationniste est appliqué depuis les champs agricoles où un prix de vente dérisoire est exigé du producteur avant d'être gonflé à chaque étape avant l'arrivée du produit sur le marché.S'ajoutent la faiblesse de la production locale et la pression démographique. « Autant de facteurs entraînant l'amplification inflationniste », a souligné l'expert. Pour Mebtoul, « le déséquilibre entre les dépenses, de l'ordre de 800 milliards de dollars entre 2002 et 2015, et un taux de croissance de 3% ne peut qu'influer négativement sur les prix des produits ».




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