Algérie

La désolation!


La désolation!
La police scientifique sur les lieux du crashAlors que les recherches pour trouver les deux boîtes noires se poursuivaient, le ministre des Transports, Amar Ghoul, a annoncé le début de l'opération d'identification des victimes.A peine l'information du crash de l'avion ukrainien confirmée... Alger a bougé! Les autorités algériennes ont donné, ce qui s'apparente à «un véritable assaut». Installation de cellules de crise, communication, intervention, déplacement sur les lieux,... une gestion draconienne s'est fait sentir! Dès le lever du jour, un avion militaire attendait de décoller depuis la capitale à destination de Tamanrasset. Avant midi, les hautes autorités du pays défilent déjà au niveau de l'aéroport Houari-Boumediene. Le ministre des Transports et son staff, le directeur général de la Protection civile et ses proches collaborateurs, le directeur général de l'aéroport d'Alger et ses hommes, les hauts responsables de la direction générale de la Sûreté nationale (Dgsn), du commandement de la Gendarmerie nationale et de la douane, les responsables de l'Agence nationale de la navigation aérienne (Anna) ainsi que des dizaines de journalistes... tous déjà bien droits dans leurs bottes comme pour donner «l'assaut» à Tamanrasset.Le consul de l'Ukraine en Algérie faisait aussi partie de la délégation. La gestion de la crise semble des plus performantes. A la presse, juste avant le décollage de l'avion spécial, le ministre des Transports place quelques mots. Informer oblige. Rassurer s'impose dans pareille situation. «Nous sommes mobilisés bien comme il se doit et nous allons gérer cet accident bien comme il le faut», lâche Amar Ghoul. Tout se déroule comme il le faut, en effet: «Dès que l'avion a disparu des radars, tout le monde était en état d'alerte. Les recherches ont commencé dans les deux minutes qui ont suivi la perte de contact de l'avion avec la tour de contrôle. Les secours ont été dépêchés, des cellules de crises ont été installées, depuis le ministère des Transports jusqu'à la localité du lieu du crash...», disait-il en substance.Dès l'arrivée de la délégation sur les lieux du crash...au même moment que les recherches se poursuivaient pour trouver les deux boîtes noires, le ministre des Transports, Amar Ghoul, a annoncé le début de l'opération d'identification des victimes du crash de l'avion cargo ukrainien. Entouré par le directeur général de la Protection civile, Mustapha El Habiri, et des représentants des différents corps de sécurité, M.Ghoul a précisé que les familles des sept victimes «arriveront prochainement en Algérie pour parachever les opérations d'analyse de l'ADN des victimes», précisant qu'elle sont «prévues au niveau des laboratoires du commandement de la Gendarmerie nationale à l'Institut de Bouchaoui, au niveau de la capitale, (Alger)».Sur place, le bilan avancé: «Trois corps du personnel de bord sont complètement calcinés, tandis que les restes de quatre autres corps éparpillés sur le lieu du crash, localisé à une quinzaine de kilomètres au sud-ouest de la ville de Tamanrasset, ont été déjà transférés au niveau de l'hôpital de Tamanrasset.»Sur place, nous constatons qu'un cordon de sécurité avait été établi autour du lieu du crash pour faciliter les opérations de recherche et d'investigation qui se poursuivent au même moment, en coordination avec l'Armée nationale populaire (ANP), le commandement de la Gendarmerie nationale et la direction générale de la Sûreté nationale (Dgsn). «Les opérations de recherche des deux boîtes noires se poursuivent avec la coopération de tous les services et secteurs concernés» afin de déterminer les circonstances réelles de cette catastrophe aérienne, a affirmé le ministre.Amar Ghoul a indiqué que les contacts sont toujours en cours avec les autorités ukrainiennes par le biais des services du ministère des Affaires étrangères. Les opérations de recherche et d'investigation concernant le crash de l'avion ukrainien se déroulaient sous la supervision des autorités algériennes, conformément aux lois de l'Organisation de l'aviation civile internationale (Oaci). En effet, l'enquête menée en de pareils cas doit être supervisée par le pays où le crash a eu lieu.Les instances judiciaires de la wilaya de Tamanrasset ont ordonné d'engager des investigations préliminaires sur les causes et circonstances du crash. Pour élucider les circonstances du crash de cet avion, ont été installées une commission d'enquête au niveau du ministère des Transports, présidée par le directeur général de l'Aviation civile au ministère et une cellule de crise présidée par le secrétaire général du ministère.Quelques informations techniquesL'avion relevant de la compagnie aérienne Ukraine Air Alliance, a perdu le contact avec la tour de contrôle de l'aérodrome de Tamanrasset trois minutes après son décollage à partir dudit aéroport, soit à 1h44 mn GMT (2h44mn, heure locale). Au moment de la perte de contact, l'avion volait à plus de 300 m de hauteur. L'aéronef de type «Antonov 12» assurait un vol cargo à partir de l'aéroport Prestwick (Glasgow-UK) vers Malabo (Guinée équatoriale), avec plusieurs escales techniques, respectivement à Santiago (Espagne) et aux aéroports de Ghardaïa et Tamanrasset. Une autre escale technique était également prévue à Bamako (Mali). L'aéronef qui transportait des équipements pétroliers de 30 tonnes, s'était ravitaillé en 13 tonnes de carburant à l'aéroport de Tamanrasset.Amar Ghoul, ministre des Transports à L'Expression«La célérité avec laquelle cet accident est géré est juste extraordinaire!»L'Expression: Comment gérez-vous ce type de crise sur le plan de la communication'Amar Ghoul: Pour la gestion de l'information, nous menons cette tâche avec une grande responsabilité. Dans ce genre de catastrophe, le champ est souvent ouvert aux rumeurs et aux spéculations, alors nous ne communiquons qu'avec exactitude. Le cas du crash de l'avion espagnol affrété par Air Algérie qui s'est produit récemment au nord du Mali renseigne parfaitement sur ce type de dérive. Alors que l'avion appartient à une compagnie espagnole, certains médias ont braqué leurs rumeurs sur l'Algérie en transférant le débat vers Air Algérie. Chose qui n'est pas juste.Dans le cas de ce crash aussi, l'avion est ukrainien, il a juste transité par l'Algérie. Maintenant que le crash a eu lieu sur notre sol, nous intervenons et nous communiquons avec un grand sens des responsabilités.Comment évaluez-vous l'intervention de l'Algérie dans la gestion de ce crash'Il est à relever surtout la célérité, la coordination et la cohésion avec laquelle est géré cet accident. Je constate une coordination hors du commun entre tous les intervenants. Je qualifie d'extraordinaire et d'excellente cette coordination entre les acteurs intervenants dans cette affaire, que ça soit l'armée, la Protection civile, la justice, la santé, l'intérieur, les affaires étrangères pour garantir une meilleure collaboration entre les deux pays, l'Algérie et l'Ukraine. C'est juste impressionnant!Il faut savoir que juste deux minutes après que l'avion ait disparu, le centre de contrôle aérien basé à Alger était déjà informé. Moi-même, j'étais informé quelques instant plus tard. L'armée et la Protection civile étaient déjà sur les lieux du crash une heure après.Et maintenant'Place à l'identification! Les familles des sept victimes arriveront prochainement en Algérie pour parachever les opérations d'analyse de l'ADN des victimes, précisons qu'elles sont prévues au niveau des laboratoires du commandement de la Gendarmerie nationale à l'Institut de Bouchaoui, au niveau de la capitale, (Alger). Entre-temps, les recherches pour retrouver les boîtes noires se poursuivent... elles feront objet d'écoute et d'analyses par des experts afin de définir les causes exactes du crash. Pour le reste, les lois, qu'elles soient algériennes ou internationales, qui régissent ce type d'affaires, sont là et on va les respecter tout simplement.Le colonel El-Habiri Mustapha, directeur Général de la Protection civile, à L'Expression«L'armée joue un rôle déterminant dans nos phases d'intervention»L'Expression: Quelle est l'expérience de la Protection civile en ce qui concerne la gestion des crashs d'avions'Le colonel El-Habiri: En matière d'expérience, nous n'en n'avons pas beaucoup et Dieu merci, l'Algérie n'a enregistré que quelques crashs. Je cite celui de 2003 à Tamanrasset et récemment celui d'Oum El Bouaghi. Ces crashs ont permis à nos éléments d'apprendre beaucoup de leçons en matière de sauvetage et d'organisation opérationnelle.Quels sont vos moyens humains et matériels en matière de gestion de ce type d'accidents'Les moyens humains et matériels existent, mais dans pareils cas, il s'agit de plans organisationnels. Concernant les crashs d'avion, il s'agit d'un travail qui concerne plusieurs secteurs, à savoir le ministère de la Défense nationale, le ministère des Transports et le ministère de l'Intérieur qui ont toujours collaboré ensemble.Qu'en est-il de la formation de vos effectifs dans ce domaine'Le crash d'un avion est un événement un peu particulier. Il y a plusieurs phases. La phase incertitude, quand l'avion est en difficulté en l'air et lance des SOS. Il y a la phase de détresse. Là, il y a un plan qui se déclenche appelé le SAR (search and rescue). Cette phase peut différer d'un lieu d'un accident à un autre, à savoir le crash en montagne, en mer ou au désert.Il n'y a qu'à voir le cas d'hier où il a suffi de une heure de temps pour localiser l'avion et procéder à l'évacuation des personnes décédées.Pour ce qui est de la formation, elle n'est pas trop particulière, mais nous prenons en compte les quelques difficultés qui peuvent survenir. C'est pourquoi la Protection civile a formé des groupes d'intervention en milieux périlleux et difficiles d'accès.Quelles sont vos difficultés et vos contraintes dans ce type d'interventions'La seule et unique contrainte, c'est de localiser et de retrouver l'avion le plus rapidement possible, mais la modernisation des moyens des différents acteurs a permis de bousculer cet écueil. Il y a lieu de souligner que l'Armée nationale populaire joue un rôle déterminant dans les différentes phases que j'ai citées plus haut.


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