Algérie

La désertification est le parent pauvre du PNUE



Ce qui nuit à  l'environnement, selon les experts, c'est l'abondance de textes et de conventions. Pas moins de 500 conventions ont été adoptées en dix ans, noyant les objectifs liés à  la planète sous un amas de règles et de protocoles.
Quelque cent ministres de l'Environnement étaient réunis à  Nairobi cette semaine, sous l'égide du Programme des Nations unies pour l'Environnement (PNUE) qui ont reconnu qu'il fallait réformer le système en profondeur, reprend l'AFP.  Il est apparu que certaines conventions avaient la primeur tandis que d'autres étaient reléguées au second plan, ce qui est le cas de la Convention pour la lutte contre la désertification, souvent considérée comme celle bénéficiant aux pays pauvres.
La Convention pour les changements climatiques a bénéficié d'un financement de 100 milliards de dollars alors que celle traitant de la désertification et qui fut adoptée deux ans plus tard peine à  réunir quelques dizaines de millions de dollars. La désertification est un phénomène qui touche davantage les pays africains, provoquée non seulement par la sécheresse mais également par la réduction des terres agricoles. La seule inquiétude menaçant les pays développés réside dans le fait que les populations touchées par la désertification sont poussées à  s'exiler et à  regagner les pays riches.
Les états-Unis, la Chine et l'Inde freinent
Mais encore à  l'heure actuelle, les pays africains se démènent seuls pour contrer la désertisation avec le peu de moyens mis à  leur disposition. «Entre 1992 et 2007, 540 réunions ont été convoquées sous l'égide de 18 traités internationaux, générant plus de 5000 décisions», reprend l'AFP. Les pays pauvres jettent l'éponge. «Notre personnel n'a pas les qualifications suffisantes pour prendre en charge toutes les missions liées à  l'environnement», soupire Tiemoko Sangare, ministre malien de l'Environnement. «Jamais au cours des quatre ou cinq dernières années, le conseil de gouvernance de l'UNEP n'a été aussi clair dans son analyse d'un besoin de réforme», a déclaré le directeur exécutif du PNUE (UNEP, en anglais), Achim  Steiner, dans une interview à  l'AFP.  Le directeur reconnaît qu'en dépit du nombre d'institutions et protocoles, la gouvernance de l'environnement est de plus en plus fragmentée. «Rien qu'en matière de régulation des produits chimiques, il existe trois textes majeurs. Il a fallu cinq ans de négociations, non pas pour les fusionner, mais pour les rapprocher», soupire un spécialiste de ces négociations. Par ailleurs, le PNUE est loin  de disposer des moyens de l'OMS (Organisation mondiale pour la santé) ou de l'OMC (Organisation mondiale pour le commerce). Seuls 650 fonctionnaires siègent à  Nairobi avec un budget de 83 millions de dollars pour 2010 et seuls 58 pays en sont membres sur les 193 Etats dans le monde. Les ministres de l'Environnement français et allemand ont a nouveau défendu la création d'une Organisation mondiale pour l'environnement. Encore une fois, les réticences budgétaires et politiques des Etats-Unis, de la Chine et de l'Inde bloquent les propositions.                         
 


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