Algérie

La dernière ligne droite a commencé



La dernière ligne droite a commencé
La campagne présidentielle débute aujourd'hui pour les six candidats retenus par le Conseil constitutionnel à partir des douze dossiers déposés, alors qu'ils étaient une centaine de prétendants à avoir retiré les formulaires de signatures auprès du ministère de l'Intérieur, mais beaucoup ont compris qu'ils ne pouvaient réunir les conditions, particulièrement les 60 000 signatures collectées selon des modalités définies par la réglementation.Le lancement de la campagne électorale a été précédée d'une sorte de pré-campagne faite de déclarations de nombreuses personnalités politiques, les unes très connues pour avoir été médiatisées par le passé et d'autres moins, mais quasiment toutes ayant été associées de près ou de loin au pouvoir à un moment ou à un autre. La campagne électorale démarre également dans un contexte de manifestations de rue qui expriment l'opposition au quatrième mandat, à travers notamment l'appel au boycott du scrutin du 17 avril. Le débat politique s'est, dans un premier temps, concentré sur la santé du Président et sa capacité à tenir un quatrième mandat. Une liberté de parole inhabituelle a caractérisé ce débat lancé il y a quelques mois et qui a utilisé les nouveaux canaux que sont les sites électroniques d'information ,et surtout les chaînes de télévision privées qui multiplient interviews et plateaux en mettant en présence des personnes aux opinions contradictoires. Signe de cette évolution, l'armée et même les services secrets ont été l'objet d'interventions publiques qui étaient tout simplement inimaginables avant, comme si plus aucun sujet n'était tabou et plus encore, aucune personnalité, quel que soit son rang, n'est épargnée. L'obligation de réserve brandie pour justifier le silence a subitement disparu comme l'illustre la sortie, qualifiée de «fracassante» du général à la retraite Hocine Benhadid qui n'a ménagé ni le Président, ni le chef d'état-major de l'ANP, ni l'entourage du Président et a dit dans les termes les plus crus ce qu'il pensait du quatrième mandat. Il prenait en même temps la défense du responsable du DRS lui-même pris à partie auparavant, publiquement, un fait sans précédent, par le chef du FLN, Amar Saâdani. En fait, tout le monde aura dit son mot concernant l'élection présidentielle du 17 avril et particulièrement sur le quatrième mandat que brigue le président Bouteflika. D'abord, la déclaration signée conjointement par le général à la retraite Rachid Benyelles, l'ancien ministre Ahmed Taleb et l'avocat (ancien ministre lui aussi) Ali Yahia Abdenour qui ont exprimé leur opposition à cette candidature. Puis Mouloud Hamrouche (entre 1990 et 1991), ex-chef de gouvernement, qui, dans un communiqué puis à travers une conférence de presse, a décrit la situation actuelle comme une impasse dont il faut sortir et qui a sollicité la contribution, indispensable par ailleurs, à ses yeux, de l'armée pour la sortie de crise. Pour lui, les facteurs du blocage de la situation ne dépendent pas du quatrième mandat et ils recèlent de graves dangers. Il ne croit pas à ces élections et n'est donc pas candidat, a-t-il fait savoir. Il milite pour la fin de ce «système» mais de manière pacifique. Le chef de gouvernement qui lui a succédé, Sid-Ahmed Ghozali, a joint sa voix aux «anti-quatrième mandat» tout en ne reconnaissant aucune crédibilité aux élections. Des organisations qui ont soutenu le Président par le passé ont soit hésité soit carrément refusé d'apporter une caution à sa candidature. Aussi bien les zaouïas que l'Organisation nationale des moudjahidine ont semblé vouloir laisser entière liberté de choix à leurs adhérents dans le scrutin du 17 avril. Le Forum des chefs d'entreprises a difficilement réussi à arracher à une maigre assemblée de patrons le soutien à la candidature de Bouteflika. Par contre, d'autres organisations socio-professionnelles, comme l'UGTA (travailleurs), l'UNFA (femmes) et l'UNPA (paysans) avaient pris les devants en appelant le président Bouteflika à se présenter à un quatrième mandat avant même que le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, annonce, officiellement, à Oran, il y a un mois, à peu près, la candidature du président. Le point d'orgue de la pré-campagne a été le message de l'ex-président Liamine Zeroual qui est allé à contre-courant à la fois des partisans du quatrième mandat pour le président Bouteflika et du boycott des élections. Il faut aller voter, dit-il, pour l'alternance. Place maintenant aux candidats et à leurs équipes de campagne !




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