Algérie

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Le cinéaste engagé et résistant s'en vaCelui qui a réalisé le premier film sur la lutte pour l'indépendance était considéré comme «le cinéaste français le plus censuré».Le célèbre cinéaste anticolonialiste français René Vautier est décédé dimanche dans un hôpital de Saint-Malot (Bretagne-France), à l'âge de 87 ans, a-t-on appris auprès du réalisateur Ahmed Rachedi.L'information a été confirmée également par son ami Larbi Benchiha, qui habite non loin du réalisateur à Rennes. «Il a milité pour un cinéma libre et citoyen jusqu'à la fin de sa vie. René Vautier a commencé sa carrière en Bretagne à Camaret d'où il est originaire et l'a terminée à Cancale où il habitait avec sa compagne depuis une quinzaine d'années.» a commenté Larbi Benchiha. Né le 15 janvier 1928 à Camaret-sur-Mer (Finistère), René Vautier a utilisé sa caméra pour témoigner des luttes de son époque. Homme de terrain et militant de première heure en faveur des causes justes, René Vautier avait soutenu la lutte armée pour l'indépendance de l'Algérie, en lui consacrant plusieurs de ses films.Ce réalisateur à la vie mouvementée, a connu la fuite, la prison, la grève de la faim, les menaces et les condamnations, qui est «le cinéaste français le plus censuré». Il était notamment l'auteur de Afrique 50, court-métrage réalisé à 20 ans, devenu le premier film anticolonialiste du cinéma français. L'oeuvre a été censurée pendant quarante ans et lui a valu une condamnation à un an de prison. Son regard s'est beaucoup porté sur la guerre de libération, avec notamment une Nation l'Algérie (1954) et Algérie en flammes (1958). En 1973, René Vautier entame une grève de la faim lorsque le film Octobre à Paris de son ami Jacques Panijel n'obtient pas de visa d'exploitation. Il obtient gain de cause au bout de 31 jours. «Au point que des gens pensaient que j'étais l'auteur d'Octobre à Paris. De fait, j'avais déposé la demande de visa au CNC à mon nom. J'ai ensuite écrit une lettre à Jacques Panigel lui restituant tous les droits sur le film.» En février 1999, il décide de déposer une grande partie de ses films à la cinémathèque de Bretagne. Encore aujourd'hui, son oeuvre dispersée par les urgences de l'Histoire, reste largement à identifier, à retrouver et surtout à restaurer. C'est ce travail qui l'occupe aujourd'hui... entre autres projets divers et variés dont il est auteur, réalisateur ou sujet... En 2014, il réalise avec sa fille Moïra Chappedelaine-Vautier un film documentaire intitulé: Histoires d'images, Images d'Histoire. René Vautier restera notamment le réalisateur d'Avoir 20 ans dans les Aurès, son oeuvre la plus connue, Prix de la critique internationale au festival de Cannes en 1972.




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