Algérie

« LA DERNIÈRE CONFESSION D’AREZKI EL-BACHIR »



« LA DERNIÈRE CONFESSION D’AREZKI EL-BACHIR »
« LA DERNIÈRE CONFESSION D’AREZKI EL-BACHIR »
Le 4 février 1895, durant l’interrogatoire d'Arezki El-Bachir, voilà ce que ce dernier a dit:
« J’ai tué, je le reconnais et je revendique hautement la responsabilité des meurtres que la société française me reproche. Mais je repousse avec la dernière énergie l’accusation de vol qui pèse sur moi.
Je suis entre vos mains et entre les mains de Dieu, faites de moi ce qu’il vous plaira : d’avance, je m’incline devant votre verdict. Je dois cependant, à la veille de la mort, proclamer la vérité sans restriction et sans lâcheté. […] Si j’ai pris la forêt, à qui la faute ?… A l’Administration; mon père était propriétaire de cent cinquante hectares de terre; il avait des oliviers, des figuiers; il pouvait faire des céréales. Petit à petit, il a été dépouillé par les Domaines, par les agents forestiers, par les amins alliés aux administrateurs des communes mixtes. A ces gens-là, il faut sans cesse donner de l’argent, des moutons, des chèvres, des volailles. Mon père et mon grand-père ont toujours refusé : j’ai suivi leur exemple. Alors commença contre notre famille une guerre sourde, acharnée de la part de ces prévaricateurs.
Avant de prendre la forêt, j’étais riche; je possédais des terres labourables ; j’avais des troupeaux. Depuis mon incarcération, on a assassiné mon père, on a séquestré ma femme, on a pris mes biens. Mon enfant n’a plus rien, c’est un paria. Voulez-vous en faire un bandit ? […] . Non, je ne suis pas un voleur! J’ai tué ceux qui étaient payés par l’administration pour me livrer; ceux qui ont causé ma ruine. J’ai supprimé mes ennemis » » (Violard, 1998 : 16-18) Le 4 février 1895, durant l’interrogatoire d'Arezki El-Bachir, voilà ce que ce dernier a dit:
J’ai tué, je le reconnais et je revendique hautement la responsabilité des meurtres que la société française me reproche. Mais je repousse avec la dernière énergie l’accusation de vol qui pèse sur moi.
Je suis entre vos mains et entre les mains de Dieu, faites de moi ce qu’il vous plaira : d’avance, je m’incline devant votre verdict. Je dois cependant, à la veille de la mort, proclamer la vérité sans restriction et sans lâcheté. […] Si j’ai pris la forêt, à qui la faute ?… A l’Administration; mon père était propriétaire de cent cinquante hectares de terre; il avait des oliviers, des figuiers; il pouvait faire des céréales. Petit à petit, il a été dépouillé par les Domaines, par les agents forestiers, par les amins alliés aux administrateurs des communes mixtes. A ces gens-là, il faut sans cesse donner de l’argent, des moutons, des chèvres, des volailles. Mon père et mon grand-père ont toujours refusé : j’ai suivi leur exemple. Alors commença contre notre famille une guerre sourde, acharnée de la part de ces prévaricateurs.
Avant de prendre la forêt, j’étais riche; je possédais des terres labourables ; j’avais des troupeaux. Depuis mon incarcération, on a assassiné mon père, on a séquestré ma femme, on a pris mes biens. Mon enfant n’a plus rien, c’est un paria. Voulez-vous en faire un bandit ? […] . Non, je ne suis pas un voleur! J’ai tué ceux qui étaient payés par l’administration pour me livrer; ceux qui ont causé ma ruine. J’ai supprimé mes ennemis » (Violard, 1998 : 16-18)
Moh Mouhoubi


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