Algérie

La déprime du BTPH



Peut-on réaliser l'objectif du décollage économique en 2022 sans se pencher sérieusement sur la situation préoccupante dans le secteur du BTPH ' Les pouvoirs publics se démènent dans tous les sens pour booster la relance économique à travers le lancement de dizaines de projets productifs, créateurs d'emplois, qui étaient à l'arrêt parfois pour des causes futiles, on s'occupe également des start-up, de la microentreprise, mais le BTPH reste un secteur oublié, pour ne pas dire marginalisé, dans ce sprint dédié à l'économie. C'est vrai que l'économie numérique et le secteur productif se trouvent au confluent du développement, mais l'Algérie n'ayant pas encore atteint ce degré de développement, numérique notamment, devrait s'occuper encore du BTPH, auquel s'applique entièrement la notion « quand le bâtiment va tout va ». Pour preuve, à lui seul, il représente l'une des activités qui recrutent le plus en Algérie avec près de 1,5 million d'emplois et près de 350.000 entreprises.Aussi, il reste avec les transports, l'un des secteurs les plus impactés par la crise sanitaire, mettant en faillite, ou en marche au ralenti, plusieurs entreprises du BTPH, qui ont de ce fait mis sur le carreau des milliers de travailleurs. Et cela se ressent près de deux ans après les premières secousses qui ont ébranlé les piliers du BTPH. Les autorités ont, bien évidemment, déployé des efforts pour soutenir ce secteur, mais il fallait compter avec de nouvelles complications qui freinent le démarrage des activités, dont la baisse de l'investissement public et la hausse des prix qui a touché plusieurs matières essentielles dans le travail des bâtisseurs, à l'enseigne du rond à béton. D'une manière générale, les professionnels parlent de surcoûts liés au Covid-19.
Dans ce sens, l'Association générale des entrepreneurs algériens (AGEA) a dressé plusieurs recommandations pour espérer une relance du secteur du BTPH, dont «la prise en charge des surcoûts liés au Covid-19 par l'annulation des charges fiscales et sociales des deux derniers exercices» et «la dépénalisation fiscale et parafiscale des entreprises du secteur, la mise en place d'un mécanisme d'incitation à l'investissement local, la mise en place d'un plan massif de rénovation de consommation énergétique des bâtiments et le retour à un taux réduit de TVA à 7% pour l'ensemble des travaux». On préconise également l'encouragement de l'entreprise nationale à construire des habitations destinées pour 50% à la location et 50% à la vente, une piste que les pouvoirs publics eux-mêmes veulent sonder, afin de répondre à une forte demande des ménages et réduire la spéculation dans le marché de la location immobilière.
Ces avis de l'AGEA seront-ils pris en compte par les autorités ' « La coopération avec tous les partenaires économiques », prônée par le président de la République à travers sa vision du décollage économique, exige de prêter l'oreille à ces recommandations, qui ne sont en fait qu'un état des lieux à la déprime qui appelle à l'aide.


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