Algérie

La dépréciation du dinar à l'origine de la hausse des prix


Si les prix des transactions immobilières, qu'il s'agisse d'achat ou de location, demeurent exorbitants et hors de portée de beaucoup d'Algériens confrontés à la difficulté d'accès au logement, cela est dû essentiellement au fait que la monnaie algérienne est dépréciée. C'est là le constat établi par Abdelhakim Aouidat nouvellement élu président de la Fédération nationale des agences immobilières (FNAI), au terme d'une assemblée générale qui vient de clore ses travaux.«C'est la dépréciation du dinar qui a fait élever les prix des transactions immobilières», a soutenu le président du FNAI dans une déclaration au Temps d'Algérie. «Un billet de 1000 DA ne vaut plus rien», a-t-il lâché.
Indéniablement, les Algériens sollicitant une location immobilière par le biais d'une agence spécialisée sont confrontés à des prix démesurés imposés par le marché. A titre illustratif, le plus bas prix exigé pour une location dans une ville comme Alger oscille entre 20 000 et 25 000 DA par mois. Pis, la location n'est cédée que lorsque l'intéressé est en mesure de s'acquitter d'une année d'avance, comme l'exige la règle imposée dans ce domaine, soit une cagnotte de près de 300 000 DA.
Un tel montant est hors de portée de beaucoup de salariés, à plus forte raison lorsque ces derniers sont des pères de famille. La dévaluation du dinar est certes un des paramètres faisant pérenniser cette problématique de location et l'actuel président du FNAI a bien raison de le souligner, même si les experts de la Banque d'Algérie s'obstinent à ne pas reconnaître cet état de fait.
Un des experts en la question, Djamel Benbelkacem s'est efforcé, la semaine écoulée, à démontrer suivant des données macro économiques que le dinar algérien n'est ni dévalué ni déprécié.
Pour ce responsable de la Banque d'Algérie, «on ne peut parler de dévaluation que dans le cas d'un régime de change fixe, ce qui est loin d'être le cas du dinar algérien».
De son côté, le président de la FNAI persiste à dire que «si le dinar algérien reprenait du poil, le prix des transactions immobilières, notamment celles ayant trait à la location sera inévitablement revu à la baisse».
En attendant, les murs des bâtisses à louer crachent du feu. Sur un autre volet, Abdelhakim Aoudiat considère que la distribution de logements fait l'objet de cafouillage. Il approuve d'ailleurs le dernier rapport de l'ONU qui n'a pas été tendre avec l'Algérie. Le rapport accable, en effet, notre pays, accusant en première ligne les institutions participant au processus de distribution de logements de verser «dans le clientélisme et la corruption».

80% du marché immobilier géré par des aventuriers
Le président du FNAI se désole en outre de l'existence de beaucoup d'amateurs opérant dans le domaine des transactions immobilières, allant jusqu'à affirmer que «80% du»marché immobilier est géré par des aventuriers».
Raison pour laquelle la Fédération qu'il dirige s'attelle, actuellement, à la confection d'une nouvelle loi ayant pour principal objectif de moraliser la profession. Abdelhakim Aouidat estime que le décret exécutif 9-18 du 20 janvier 2009, relatif à l'exercice de la profession, se limite aux conditions d'accès au métier, alors que la profession a besoin d'une loi qui englobe les différents aspects techniques de l'agent immobilier.
La nouvelle loi en cours de préparation, pour être transmise aux parties concernées avant la fin de l'année, vise aussi «à mieux protéger la relation existant entre le client et l'agent immobilier», conclut notre interlocuteur.
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