Les principes de libre-échange et de zone de libre-échange s'inscrivent dans la logique du modèle libéral fondée sur le postulat théorique de régulation par le marché.Il s'agit, pour ce modèle, de laisser agir librement les agents économiques sur le marché qui assure par lui-même une régulation parfaite (autorégulation), permettant à tous d'en tirer le meilleur bénéfice possible.
Ce marché, disent les libéraux, par la loi de l'offre et de la demande, va amener, grâce à un processus d'adaptation-ajustement, les prix et les coûts à se rapprocher le plus possible de l'optimum et la qualité offerte à se rapprocher le plus possible de la qualité désirée par les clients. Ici, l'élément moteur, ce sont les agents les plus compétitifs qui tirent les prix vers le bas et la qualité vers le haut.
Cette sélection par le marché va imposer à tous une combinaison idoine des facteurs, et les agents producteurs non compétitifs vont finir par être éjectés du marché, libérant la place à de nouveaux entrants qui exploitent les opportunités de petites niches non encore exploitées ou celles d'innovation.
Pour échapper à la concurrence et remédier à la saturation du marché, les agents producteurs n'ont pas d'autres choix que de recourir à l'innovation process et/ou produit, la première provoque la baisse des coûts et des prix et la seconde la multiplication des choix et l'amélioration de la qualité pour le consommateur.
C'est ce processus qui fait, selon les libéraux, que la régulation par le marché donne une amélioration continuelle des capacités de satisfaction des besoins, profitables à tous, puisque même les agents producteurs gagnent dans l'affaire : ce qui est perdu par la baisse des prix est inférieur à ce qui est gagné par la baisse des coûts et l'augmentation de la demande stimulée par cette baisse des prix.
A supposer que ce modèle soit juste, ce que ne montre pas l'Union européenne, par exemple, se pose avec l'économie algérienne et le marché africain des problèmes qui faussent les prévisions de ce modèle.
Au niveau de l'économie nationale, nous n'avons pas pour le moment une culture entrepreneuriale qui suppose des entrepreneurs au sens schumpetérien, c'est-à-dire qui prennent le risque de reporter dans le temps leur capacité de consommer dans l'espoir de les augmenter dans le futur par des gains d'investissement, mais une culture de prédation, avec des hommes d'affaires qui exploitent un capital bureaucratique obtenu et entretenu par la corruption, pour se positionner dans le champ économique en vue de capter la rente.
Nous avons ensuite une dépendance technologique totale et un niveau de salaire moyen qui rendent nos produits non compétitifs même au niveau maghrébin.
Au niveau africain, nous avons des économies où l'absence de législation liée aux normes de travail et de la qualité des produits fait qu'il est impossible pour les produits algériens de concurrencer les produits de ces économies. Tout cela indique qu'en effet un marché de libre-échange se construit, en commençant d'abord par construire de véritables économies au niveau de chaque pays.
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Posté Le : 30/09/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Mohamed Amokrane Zoreli
Source : www.elwatan.com