Algérie

"La démocratie ne s'impose pas" LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL ORGANISE UNE RENCONTRE



En Algérie, on souffre d'un manque terrible d'encadrement politique de la population.
Toute définition de la démocratie dépend de la culture d'une société donnée. C'est ce qu'ont affirmé, hier, les participants à la rencontre internationale sur «la démocratie par le droit», organisée par le Conseil constitutionnel. «La démocratie est une pratique qui réalise la citoyenneté», indique le Pr André Cabanis, de l'Université de Toulouse I dans sa communication «la démocratie par le droit constitutionnel». Pour lui, il ne faut jamais subir les influences étrangères, car chaque pays a ses propres spécificités. «Mon opinion est ferme. Il faut arrêter de donner des leçons de démocratie», insiste-il tout en expliquant qu'il y a un certain nombre de valeurs sur lesquelles on s'entend et celles sur lesquelles on diverge. Quant à la façon dont la Constitution doit être inscrite, le Pr André Cabanis a dit qu' il y a actuellement une tendance au développement des Constitutions et à la multiplication des textes sur les droits de l'homme.
Cependant, «la Constitution doit être courte et claire afin d'éviter les droits purement théoriques», précise-t-il. Et d'ajouter: «C'est l'effectivité de ces droits qui compte.» Par ailleurs, le Pr André Cabanis a fait savoir que la tendance d'aujourd'hui qui tend vers le classement des pays, entreprises, universités... dont l'Algérie, est très dangereuse, surtout que ceux qui classent n'ont pas de légitimité pour. Pour sa part, le Pr Mohamed Bousoltane de l'Université d'Oran dans son exposé «la démocratie par le droit international: une application coercitive est-elle possible'», a soulevé une problématique relative à la légitimité d'imposer la démocratie par la force. Ainsi, il a dit que l'intervention de l'ONU au Mali n'est pas du tout une démarche démocratique. «La décision de l'ONU à faire passer une résolution supportant l'intervention militaire au Mali est absolument contre l'essence de la démocratie», souligne-t-il. «Ce fait, poursuit-il, n'est pas sans risques puisque c'est une menace universelle, notamment pour les pays de la région qui vont en subir de plus les conséquences.» «L'ONU est une institution non démocratique, donc comment se fait-il qu'elle veuille garantir une démocratie» s'interroge-t-il. Evoquant la démocratie en Algérie, le Pr Bousoltane a indiqué qu'«on souffre d'un manque terrible d'encadrement politique de la population», tout en reconnaissant que dans la plupart des pays, les représentants élus représentent moins de 20% de la population.
Pour lui, la démocratie dépasse l'environnement politique, elle concerne beaucoup plus la promotion des droits de l'homme tout en faisant savoir qu'un Etat de droit est celui qui est régi par des textes, il est tout à fait différent d'un Etat démocratique. Parlant du Code de la justice de 2008, le Pr Bousoltane le considère comme une véritable révolution qui a donné plus de droits aux citoyens pour faire face à l'administration.
La démocratie, de ce fait, reste un ensemble d'idées philosophiques qu'on ne peut jamais appliquer sur la Terre qui contient pas moins de 7 milliards de personnes.
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)