Algérie

La démocratie à l'épreuve du terrorisme



La démocratie à l'épreuve du terrorisme
Le terrorisme a encore sévi en Tunisie. Assiégé dans une maison, à Rouad, un quartier de la province d'Ariana (grand-Tunis), un groupe terroriste a été neutralisé par les services de sécurité déplorant la mort d'un gendarme. Lors des échanges de tirs, « sept terroristes », localisés dans la banlieue à quelques kilomètres de la plage abritant de nombreux hôtels, ont été abattus, selon le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Mohamed Ali Aroui, confirmant l'échec des « négociations pour tenter de les capturer vivants ». Le défi sécuritaire, imposé par le passage à l'acte des groupes terroristes implantés dans les monts de Chaâmbi, est la priorité de la nouvelle Tunisie en construction démocratique. La dérive sanglante n'a pas épargné la classe politique ébranlée par le double assassinat des opposants démocrates, Chokri Belaïd tué, le 6 février 2013, de trois balles à bout portant, et Mohamed Brahmi, tombé à son tour le 25 juillet. La main criminelle d'Ansar Charia, décrétée en août 2013 organisation « terroriste », a fait sortir de sa léthargie le mouvement Ennahda accusé de complaisance par une opposition et prenant en définitive ses distances pour sauver la coalition au pouvoir en déconfiture. L'avènement de la nouvelle Constitution, dédiée à la mémoire des deux victimes du terrorisme et des « martyrs de la révolution », est intimement lié à l'épreuve de vérité réclamée avec force par la veuve Chokri, Besma Khelfaoui, affirmant attendre un geste fort de Mehdi Jomaâ. Elle attend de juger sur pièces l'engagement du nouveau chef du gouvernement décidé à « dévoiler la vérité et à traduire tous les coupables en justice ». A la veille du premier anniversaire de la mort de Chokri, commémorée par une veillée de bougie sur la mythique avenue Habib Bourguiba, une conférence de presse est programmée par ses proches qui se préparent par ailleurs à une grande manifestation, ce samedi, pour lever le voile sur un assassinat qui a constitué le déclic de la réappropriation du destin démocratique de la Tunisie menacée par le terrorisme : une vingtaine de militaires et de membres des forces de sécurité morts, en 2013, dans des combats ou par des bombes artisanales au mont Chaâmbi (ouest) et à Sidi Bouzid (centre-ouest), des sites touristiques visés, en octobre, par des attentats suicides... L'ombre de Chokri plane sur le processus de refondation à consensus solidement ancré et béni par la communauté internationale acquise au modèle démocratique en gestation. Dans un appel adressé au chef du gouvernement, Mehdi Jomaâ, le président américain, Barak Obama, a délivré son satisfecit pour une expérience porteuse de « garanties pour les libertés » et placé toute sa « confiance » dans la capacité de la Tunisie de « réussir à compléter le processus et à parvenir à des élections ». Prévue le 7 février, la cérémonie officielle d'adoption de la nouvelle Constitution marque assurément le nouveau départ de la Tunisie de la stabilité et du rêve démocratique revendiqué par la génération de Sidi Bouzid.




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