Algérie

La démission de Chadli sous la contrainte Le commandement militaire lui a imposé l'arrêt du processus électoral



La démission de Chadli sous la contrainte                                    Le commandement militaire lui a imposé l'arrêt du processus électoral
1989-1992. Trois ans seulement. Et puis plus rien. L'ouverture politique en Algérie n'était que d'une très courte durée. La parenthèse ouverte après les événements d'Octobre 1988 a été vite refermée, pour mettre les Algériens entre l'enclume du terrorisme intégriste et le marteau de la répression policière et militaire.
Tout a été dit ou presque sur cet épisode très peu glorieux de l'histoire d'une Algérie qui cherche désespérément, depuis le 12 janvier 1992, à se mettre sur les rails de la démocratie. Retour sur les circonstances ayant précédé l'arrêt du processus électoral' Avant de prendre des tournures dramatiques, l'ouverture politique a commencé plutôt bien. Après l'adoption en février 1989 de la Constitution, qui a mis fin au système du parti unique en consacrant le pluralisme politique, une première élection pluraliste a été organisée. Les locales du juin 1990, remportées par le FIS avec 54% des voix. En position de force, les responsables du FIS mènent des offensives politiques pour hâter le processus qui devrait leur ouvrir les portes du pouvoir.
Ainsi, le parti islamiste déclenche, le 25 mai 1991, une grève générale et exige des changements constitutionnels, l'application immédiate de la charia, la démission du président et la tenue d'élection présidentielle. La grève a duré plus d'un mois et débouché sur de violents affrontements à Alger entre la police et les militants du FIS. Le 5 juin de la même année, le président Chadli Bendjedid décrète l'état d'urgence et ordonne à l'armée de restaurer l'ordre dans le pays. Le 30 juin, plusieurs dirigeants du FIS, dont Abbassi Madani et Ali Benhadj, ont été arrêtés. Trois mois plus tard, le 29 septembre 1991, l'état d'urgence a été levé et les fameuses élections législatives ont été annoncées. Mais avant ces élections, l'Algérie enregistre le premier attentat terroriste commis par des islamistes armés : c'était à Guemar (El Oued) le 25 novembre 1991. La cible était une caserne de l'armée.
Les fameuses législatives n'ont été organisées que le 26 décembre 1991. Sans surprise, le FIS remporte largement le premier tour de l'élection avec 188 sièges sur une possibilité de 231, ce qui le place en excellente position pour obtenir la majorité au deuxième tour. Le FFS et le FLN arrivent, respectivement en deuxième et en troisième position avec 25 et 16 sièges seulement. Mais lors de cette élection, le taux d'abstention était très élevé. Il avoisine les 41%, tandis que le taux de participation était de 59%. Le FIS n'avait obtenu que 47% des voix des votants.
Un fort taux d'abstention
Les partisans de la poursuite du processus électoral s'appuient sur ce fait pour dire que le parti islamiste n'a pas la majorité et qu'il ne fallait pas arrêter les élections. Le FFS, hostile à l'arrêt du processus électoral, fait une démonstration de force en organisant, le 2 janvier, une grandiose marche à Alger contre «l'Etat policier et l'Etat intégriste». Mais le commandement militaire, conduit par le général Khaled Nezzar, en a décidé autrement. Pour ce dernier, le péril islamiste était évident et qu'il faut agir pour «empêcher la transformation de la République en théocratie». Dans les coulisses du pouvoir, la décision d'arrêter le processus électoral a été prise. Elle est même imposée au président Chadli Bendjedid. Refusant de l'endosser, il décide de rendre son tablier, le 11 janvier 1992. Dans sa lettre de démission, lue au journal de 20h, il annonce également avoir procédé, le 4 janvier, à la dissolution de l'APN.
Poursuivant, Chadli Bendjedid a demandé aux Algériens de considérer son départ comme «un sacrifice au profit de l'intérêt supérieur de la nation». «Les mesures prises et les méthodes qui sont exigées pour résoudre nos problèmes ont atteint aujourd'hui des limites qui ne peuvent être franchies sans danger pour la cohésion nationale, l'ordre public et l'unité nationale», avait -il expliqué. Le terrain est donc préparé à l'interruption du processus électoral, prononcé par le Haut Conseil de sécurité (HCS), formé par Ahmed Ghozali et les plus hauts officiels du pays. Deux jours plus tard, le 14 janvier, un Haut-Comité d'Etat (HCE) a été créé, avec à sa tête Mohamed Boudiaf secondé par Khaled Nezzar, Ali Haroun, Ali Kafi et Tedjani Haddam. Le 23 février de la même année, le FIS est dissous'


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