Algérie

La demande d'extradition de Rafik Khalifa examinée mardi



Après quatre ans de tergiversations, la demande algérienne d'extradition de Rafik Abdelmoumen Khalifa, réfugié depuis 2003 au Royaume-Uni, sera enfin examinée, mardi, par la justice britannique. Toutefois, les autorités algériennes doivent se garder de crier victoire, puisque même si la justice britannique donne son feu vert, l'expulsion de l'ex-magnat algérien risque de durer encore quelques mois en raison de la complexité des procédures d'expulsion britanniques. La première séance, qui devra se dérouler l'après-midi de mardi, sera surtout « procédurale », selon des sources judiciaires à Londres citées par l'APS. Les autres séances qui suivront seront consacrées à l'examen point par point de la demande algérienne d'extradition, avant de trancher sur l'expulsion de Rafik Khalifa vers l'Algérie où il avait été condamné à la prison à perpétuité en mars dernier par la Cour de Blida. La demande d'extradition de Rafik Khalifa devra faire face non seulement à la complexité des procédures, mais aussi à une autre demande d'extradition formulée par la France dans le cadre d'un mandat d'arrêt européen à son encontre, délivré le 5 mars dernier. La demande d'extradition française avait été déposée l'année dernière, et les autorités judiciaires françaises avaient réussi le 29 août 2007 à obtenir le feu vert du tribunal de Westminster, pour l'extradition de l'ex-homme d'affaires algérien. Bien que l'Algérie avait introduit une première demande d'extradition auprès de la justice britannique dès 2004, cette requête n'a été déclarée recevable qu'en décembre dernier par la justice britannique qui avait exigé des « garanties » de l'Algérie. La demande d'extradition algérienne avait été formulée dans le cadre d'un mandat d'arrêt international lancé par la justice algérienne, pour faillite frauduleuse, blanchiment d'argent, crime organisé, criminalité transnationale et vols. L'Algérie et la Grande-Bretagne ont signé, en 2006, une convention sur l'extradition qui est entrée en vigueur en mars dernier, après échange à Alger des instruments de ratification de la convention. Rafik Khalifa est recherché en France pour son implication dans une affaire de malversations présumées au sein de son groupe, notamment dans les ex-sociétés Khalifa Airways, Antinéa Airlines, (transport aérien), et Khalifa Rent-a-Car (KRC, location de voitures), toutes enregistrées en France. La justice française avait ouvert une information judiciaire fin 2003 pour banqueroute frauduleuse, abus de biens sociaux et blanchiment d'argent, suite à des plaintes déposées par des anciens employés français des ex-sociétés du groupe Khalifa. Après la délivrance d'un mandat d'arrêt européen à son encontre le 5 mars dernier, Rafik Khalifa a été arrêté trois semaines après, le 27 mars 2007, par les services de sécurité britanniques. Depuis cette date, l'ex-magnat algérien, âgé de 40 ans, est gardé en détention provisoire. En janvier 2008, il a été entendu dans le cadre de l'enquête préliminaire qui précède sa comparution en audience. Si la justice britannique donnerait son feu vert pour l'extradition de Rafik Khalifa, ce qui reste fort probable, la défense de l'ex-magnat algérien aura 10 jours pour interjeter appel. L'appel devra être examiné dans les 40 jours qui suivent son annonce. Les procédures d'expulsion sont complexes en Grande-Bretagne, mais une nouvelle loi avait été votée en 2003 pour accélérer justement les expulsions.


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