L'euro sur le marché parallèle de la devise a atteint hier la barre des 206 DA, un niveau qu'il n'avait pas connu depuis plusieurs mois. Les difficultés d'accès à la devise sont à l'origine de la prospérité actuelle de ce marché. Les causes de cette hausse de la valeur de la monnaie européenne tiennent à différents facteurs. "Les annonces qui ont été faites par les autorités, le fait de ne pas pouvoir payer les fonctionnaires et de recourir à la planche à billets comme solution pour renflouer les caisses de l'Etat ont créé des anticipations négatives sur le devenir du pouvoir d'achat du dinar. Les particuliers qui avaient 3 millions de dinars, 6 millions de dinars ont échangé cet argent détenu en monnaie locale, en euros. C'était la seule manière de se protéger. Il faut savoir que l'euro tourne entre 203 et 205 DA depuis deux mois. Il avait atteint 210 DA au fort moment des annonces du gouvernement puis est descendu autour de ces seuils sans toutefois descendre sous la barre des 200 DA. Il s'est stabilisé ces derniers mois. Aujourd'hui se rajoute une demande sur l'euro générée par des restrictions aux importations. Elle est alimentée notamment par le cabas. En un mot, la demande a explosé. Alors que l'offre est la même. On est ainsi devant un phénomène de rareté de l'euro sur le marché parallèle" , explique un spécialiste financier. Pour comprendre le marché parallèle de la devise ou marché noir de la devise, il faut savoir qu'il est alimenté par les pensions des retraités, l'argent des touristes principalement les émigrés et dans une moindre mesure celui des hommes d'affaires étrangers de passage en Algérie. On estime l'argent échangé par les retraités à 2 milliards de dollars. Le marché globalement est estimé au minimum à 5 milliards de dollars. La demande émane des particuliers (mais aussi des importateurs) qui n'ont pas accès à la devise au marché officiel. Quant à l'écart entre les taux du marché parallèle et ceux du marché officiel, il s'élargit. Loin le temps où l'écart était peu important au point de laisser croire qu'on allait vers l'extinction du marché parallèle de la devise."Il se situe entre 45 et 50%. Tant qu'il n'y a pas un accès libre à la devise, il y aura toujours un marché parallèle de la devise. Cette situation a créé un effet d'éviction : des importateurs qui ont accès à l'euro à 135 DA et d'autres qui n'ont accès qu'au marché parallèle avec un euro à plus de 200 DA", ajoute-t-il. On a, en fait, créé, en quelque sorte, "des privilégiés en termes d'accès à la devise". Quant aux perspectives d'évolution de l'euro sur le marché parallèle à court terme, on n'assistera pas, selon le spécialiste, à une inflexion de la tendance. On va, en quelque sorte, enregistrer de nouvelles flambées de l'euro sur le marché parallèle en 2018.
"Cette flambée de l'euro va continuer. Tant que les Algériens voient des perspectives sombres avec la mise en ?uvre du financement non conventionnel appelé communément la planche à billets", conclut l'expert.
K. Remouche
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Posté Le : 04/12/2017
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Remouche Khaled
Source : www.liberte-algerie.com