La délocalisation est-elle possible '

La crise malienne contraindra-t-elle la Confédération africaine de football (CAF) à délocaliser le match Mali-Algérie, prévu le 9 juin prochain à Bamako '
Le sujet est d'une actualité brûlante après l'accélération des événements dans ce pays voisin, déchiré par une crise qui ébranle ses fondements mêmes. Pour l'instant, rien n'indique que la CAF et la FIFA, puisqu'il s'agit d'une rencontre comptant pour les éliminatoires de la Coupe du monde 2014, ne soient pressées d'envisager un plan B en cas de détérioration de la situation sécuritaire. Il y a quelques jours seulement, la capitale malienne a abrité deux rencontres de coupes africaines interclubs, dont l'une a été dirigée par un quatuor algérien, et rien de particulier n'a été signalé. Les hôtes des clubs maliens, dont le Ahly du Caire, ont passé un séjour sans faits marquants. La seule contrariété qui a marqué leur présence à Bamako, c'est le vent de sable qui s'est levé dimanche soir et qui a cloué les avions sur le tarmac de l'aéroport international de la capitale.
La demande formulée par la Fédération algérienne de football (FAF) auprès des deux instances pour délocaliser le rendez-vous pour «des raisons de sécurité» a peu de chances d'aboutir. La Fédération malienne, soucieuse de ses droits, a rapidement réagi pour signifier son «refus» que la rencontre Mali-Algérie soit programmée ailleurs qu'à Bamako. Les autorités maliennes, qui contrôlent la partie sud du pays, donc la capitale Bamako, refuseront toute doléance de la CAF ou de la FIFA qui aille dans ce sens. Il serait judicieux pour la partie algérienne de ne pas tenter le diable et continuer à circonscrire le match dans son seul contexte, le football. Si la situation se dégrade, ce sont les Maliens, les premiers, qui demanderont à changer le lieu de la rencontre et peut-être même son renvoi à une autre date.
Il faut éviter de tomber dans le piège de la diabolisation de l'Algérie et des Verts par les Maliens et les Aigles. La guerre des nerfs que beaucoup tentent d'attiser en perspective de ce rendez-vous risque d'être infructueuse. La sécurité des hôtes du Mali et de sa Fédération de football est une préoccupation majeure de ces deux parties. S'il y a le moindre risque pour la sécurité et l'intégrité physique des joueurs algériens, la Fédération malienne prendra ses responsabilités sans qu'elles lui soient dictées par quiconque. Les prochains jours nous éclaireront davantage sur cette question. En attendant, il faut raison gardée.