La délinquance s'installe à la placette du 11-Décembre

Les commerçants de la placette du 11-Décembre-1960 ne savent plus où donner de la tête pour trouver une solution radicale au phénomène des délinquants qui est en train de prendre chaque jour des proportions alarmantes menaçant, durablement, leur gagne-pain.La placette qui est située au centre-ville d'El Tarf, en face de la gare routière et mitoyenne à la cité universitaire 2 000 lits pour filles, est devenue avec le temps, grâce à la conjugaison de plusieurs causes dont entre autres, la désinvolture des édiles de la commune, des responsables locaux et des services de sécurité, le lieu de prédilection et l'endroit attitré pour les délinquants et prostituées de tous acabits, venant de toutes les communes de la wilaya et même d'Annaba.
«Il ne se passe pas un jour sans que des bagarres violentes éclatent, même la nuit, entre bandes rivales pour n'importe quel motif banal, au niveau de ce lieu. Ironie de la situation, ladite placette est mitoyenne au siège des renseignements généraux de la police. La vente de comprimés psychotropes, de cannabis et autres stupéfiants se fait le plus normalement du monde.
C'est devenu un no man's land. Certains commerçants ont décidé, faute de clients et des dangers encourus, à mettre la clé sous le paillasson. Aussi, les étudiantes qui se rendent à la cité universitaire ne sont pas en reste. Elles sont, chaque jour, agressées physiquement et verbalement et n'osent pas porter plainte de peur des représailles et des connivences», ont fait savoir nos interlocuteurs, abasourdis par cette situation inédite et désespérante.
Et d'ajouter en s'interrogeant, amèrement et avec rage : «Est-ce qu'on est obligé de subir ce diktat ou de se prendre en charge par nous-mêmes devant la démission de tout le monde ' Ne dit-on pas par définition que l'état a le monopole exclusif de la violence.» Quoi qu'il en soit, tôt ou tard, un crime crapuleux se déroulera dans cette placette. Où va-t-on '
Daoud Allam