Une soixantaine d'enfants impliqués dans différentes affaires ont été
arrêtés par les éléments de la gendarmerie nationale d'Oran durant les cinq
premiers mois de l'année en cours. Parmi ces enfants deux ont été arrêtés pour
homicide, selon la cellule de la protection des mineurs du groupement de la
gendarmerie nationale. Le bilan communiqué par cette cellule fait ressortir que
les affaires de vol viennent en tête du classement avec 18 arrestations,
suivies par les affaires de drogue et coups et blessures volontaires avec
respectivement 11 et 10 arrestations. L'escroquerie jadis «réservée» aux
adultes est aussi pratiquée par des enfants, puisque les services de la
gendarmerie ont traité une affaire dans ce sens. En 2008, les mêmes services
ont arrêté 138 mineurs. Durant cette année, les affaires de coups et blessures
volontaires occupaient la première place avec 52 arrestations, suivies par les
affaires de vol avec 26 cas et l'enlèvement avec 11 arrestations. Les autres
ont été arrêtés pour association de malfaiteurs, attentat à la pudeur, entre
autres.
Selon les spécialistes, les conflits familiaux et les dangers moraux
constituent le premier «pas» vers la délinquance juvénile. Les spécialistes
évoquent la démission parentale et la dégradation des moeurs. Ces derniers
affirment que les enfants vivant dans un milieu où sévit la violence sont
généralement présents lors des scènes, parfois eux-mêmes battus ou menacés.
L'équilibre émotif de ces enfants et leur santé physique sont mis en péril par
les scènes de violence et l'atmosphère tendue qui règne à la maison, les
sentiments d'insécurité, de vulnérabilité, de culpabilité, les troubles de
comportement, les difficultés scolaires, les répercussions somatiques sont
omniprésents. Avec le temps, certains développent une détresse psychologique
profonde qui peut se traduire par des fugues, des tentatives de suicide ou
l'usage de l'alcool, des psychotropes et autres drogues. A long terme, ils
développent un haut niveau de tolérance à la violence et acceptent ces
comportements comme moyens normaux d'expression et de résolution des conflits.
Ainsi, en 2008, 113 mineurs en danger moral ont été réintégrés au sein de leurs
familles, affirme une source de la cellule de la protection des mineurs de la
gendarmerie nationale d'Oran. Durant la même période, 39 mineurs ont été placés
dans des centres spécialisés et deux ont été placés dans le centre de
désintoxication.
Ces chiffres indiquent que le nombre d'enfants victimes de différentes
formes de violence ne cesse d'augmenter. Pour rappel, durant les cinq premiers
mois de l'année en cours, 104 mineurs dont 28 filles en danger moral dans les
rues ont été sauvés par les services de la police de la wilaya d'Oran, contre
98 enfants (62 garçons et 36 filles) en 2008, dont 27 ont été réintégrés dans
leurs familles et 71 ont été placés dans les centres spécialisés, ainsi que 41
enfants en 2007. L'analyse de ces chiffres, qui ont triplé en trois ans,
indique que le phénomène est en nette progression. La prévention compte parmi
les mesures principales prises par les services de police au profit de cette
catégorie.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 15/06/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : J B
Source : www.lequotidien-oran.com