Algérie

La délégation officielle pointée du doigt Pélerinage à la Mecque


La délégation officielle pointée du doigt                                    Pélerinage à la Mecque
Beaucoup de pèlerins témoignent que les prestations de notre délégation sont largement en deçà des attentes, contrairement à celles des autres pays.
La délégation algérienne «El Biîtha», chargée de l'accompagnement, de l'accueil et du bien-être des pèlerins aux lieux saints de l'Islam, a, encore une fois, failli à sa mission. Hadj Graïri Allaoua, 67 ans, a été, bien malgré lui, un cas d'espèce et une victime de cette intolérable débandade. A son arrivée à Djeddah le 27 septembre dernier pour accomplir le rituel du Grand pèlerinage en compagnie de son épouse, alors qu'il était encore à bord de l'avion, un lourd bagage lui tombe malencontreusement sur l'orteil droit. Souffrant d'un diabète de type I, les complications apparaissent 4 jours plus tard à la Mecque, où un médecin de la Biîtha, prétendant le soulager, «grattera sauvagement la plaie au bistouri, pour extraire les chairs mortes», nous raconte la victime.
Cette dernière nous a révélé que «le médecin touchera aussi les chairs vives, infectant au passage toute la jambe. Il se contentera de mettre un pansement, sans plus s'inquiéter de son patient, ni demander à le revoir ». C'est le martyre qui commence pour Hadj Graïri Allaoua. La délégation algérienne étant complètement démissionnaire, selon plusieurs témoins, c'est un hôpital saoudien qui s'occupera de lui. Devant l'ampleur des dégâts, -5 orteils atteints graduellement par la gangrène puis tout le pied, et enfin la jambe jusqu'au genou-, les médecins saoudiens l'amputeront sur plusieurs jours. Ce sont encore ces derniers qui l'aideront à finir le rite au mont Arafat. «Pour mon retour, la délégation daignera enfin m'envoyer une ambulance pour me diriger vers l'aéroport, mais sans infirmier, juste le chauffeur. J'ai fait le voyage assis sur une chaise, -au lieu d'une civière-, et ce malgré mon état», raconte péniblement Hadj Graïri, qui révèle que le chauffeur de l'ambulance fera une embardée sur la route par excès de vitesse ; voilà le malheureux malade qui se renverse, se blessant profondément au niveau de la tête. Saignant abondamment, on lui fera un bandage de fortune au bureau de la triste Biîtha. «Je reviens chez moi complètement traumatisé», dit-il.
Selon nos sources, des moyens colossaux sont pourtant mis à la disposition de cette délégation, avec plus de 700 personnes pour divers services, dont 120 médecins. Aucune mesure coercitive n'a été prise jusque-là par les responsables concernés en dépit des scandales mémorables dont cette «Biîtha» s'illustre chaque année. A titre d'exemple, les quelques participants au hadj, saison 2010, que nous avions questionnés à l'époque, étaient tous unanimes à affirmer que les pélerins algériens sont livrés à eux-mêmes. Rappelons-nous le témoignage de l'un d'eux (une autre victime de la Biîtha), Mohamed Berlat, âgé de 75 ans, quelque jours avant son décès au service d'endocrinologie du CHU Benbadis : «Je suis victime de la négligence des membres de la Biîtha à la Mecque.
S'ils m'avaient pris convenablement en charge quand je souffrais d'une plaie au niveau du gros orteil, -étant diabétique-, je ne serais pas aujourd'hui sur un lit d'hôpital avec le pied amputé.» Et voici encore celui d'un autre pèlerin: «La vraie débandade était à Minen. La plupart d'entre nous ont dormi sur des cartons à la belle étoile, tant les tentes étaient saturées. Personnellement j'ai dû me charger, durant 15 jours, d'un homme malade âgé de 84 ans, juste par acquis de conscience. Notre délégation s'en fichait éperdument, d'ailleurs elle était la plus minable de toutes les autres délégations étrangères.»
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