Algérie

La défense s'en remet au président de la République



"Nous ne comprenons pas pourquoi cet homme intègre, patriote et qui a servi loyalement le pays dans l'armée reste aujourd'hui en prison. Nous lançons un appel solennel au Président pour se pencher sur cette affaire", déclare Me Miloud Brahimi.Le collectif de défense d'Ali Ghediri, en prison depuis 27 mois, s'en remet au président de la République pour espérer rendre "justice" au détenu d'opinion dont l'affaire ne cesse de défrayer la chronique. Après avoir épuisé tous les recours pour arracher la libération du général major à la retraite, "injustement incarcéré", le collectif de défense, constitué entre autres de Mes Khaled Bourayou, Miloud Brahimi, Amara Abdelhafid et Bereche Hatem, lance un appel solennel au chef de l'Etat pour se pencher sur l'affaire Ghediri et obtenir sa libération. "Nous lançons aujourd'hui un appel solennel au premier magistrat du pays pour se pencher sur le cas Ali Ghediri, injustement incarcéré depuis 27 mois. Son dossier est totalement vide. Nous ne comprenons pas pourquoi cet homme intègre, patriote et qui a servi loyalement le pays dans l'armée reste aujourd'hui derrière les barreaux.
Nous nous en remettons au président de la République", a déclaré Me Miloud Brahimi, hier, lors d'une conférence de presse, tenue au cabinet de Me Khaled Bourayou, au centre de la capitale. Ce dernier a rappelé que le général major à la retraite, condamné à 4 ans de prison ferme, le 23 septembre dernier, est poursuivi pour le chef d'inculpation de "participation en temps de paix à une entreprise visant à fragiliser le moral de l'Armée nationale populaire (ANP)", mais, dans les faits, rien dans son dossier n'indique qu'Ali Ghediri ait été mêlé de près ou de loin à cette "entreprise visant à fragiliser l'armée", dit l'avocat, en assurant qu'il "n'existe aucune preuve matérielle qui explique ce chef d'inculpation".
Qu'est-ce qui explique, dans ce cas, le maintien en prison de l'ex-candidat à la présidentielle avortée de 2019 ' Selon toujours Me Bourayou, le tort d'Ali Ghediri est justement de s'être présenté à cette élection. "C'est son seul tort. Mais, ajoute-t-il, on a peur aujourd'hui que l'ancien général major reprenne ses activités politiques une fois remis en liberté. On préfère donc maintenir le statu quo", affirme Me Bourayou. Avec des termes durs, l'avocat Amara Abdelhafid considère que le maintien en prison d'Ali Ghediri est une "insulte". "C'est la première fois, depuis le début de ma carrière, que j'ai devant moi le dossier d'une affaire pareille.
Un dossier totalement vide et qui ne tient sur aucun article de la Constitution. Cela est une insulte autant à l'institution judiciaire qu'à l'honneur de cet homme", dit-il, avant de lancer, à son tour, un appel au Président pour garantir, en tant que premier magistrat du pays, une justice impartiale. Lors de cette conférence, la défense est également revenue sur le dernier traitement médiatique réservé par certains organes au dernier procès en criminelle tenu à Dar El-Beïda. "Certains médias, dont Ennahar et Echourouk, ont réservé un traitement tendancieux à ce procès, en associant, à tort, Ali Ghediri à une affaire d'intelligence avec Israël.
On veut souiller cet homme intègre. C'est une honte", peste Bereche Hatem, un autre avocat de Ghediri. "Nous nous réservons le droit de poursuite judiciaire contre ces médias", affirme-t-il encore. Pour rappel, le procureur général près la cour criminelle de Dar El-Beïda a fait appel du jugement rendu, le 22 septembre dernier, condamnant à 4 ans de prison ferme l'ancien général major à la retraite Ali Ghediri. Après cette condamnation, intervenue après 27 mois de détention provisoire, l'ancien directeur des ressources humaines au ministère de la Défense nationale a fait appel, estimant que le verdict était "injustifié".
Ali Ghediri est accusé de "porter atteinte au moral de l'armée en temps de paix dans le but d'affaiblir la défense nationale". L'accusation s'est appuyée sur une interview accordée par l'ancien général au journal El Watan dans laquelle il demandait, en décembre 2018, au chef de l'armée de l'époque, le général Gaïd Salah, d'intervenir pour empêcher le 5e mandat d'Abdelaziz Bouteflika qui se profilait.


K. Benamar


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