Les plaidoiries se sont poursuivies, hier, au 31e jour du procès Khalifa Bank. La majorité des avocats des 71 accusés ont plaidé l'innocence de leurs clients. Certains estiment, à propos des auteurs des placements des avoirs des entreprises et autres institutions à Khalifa Bank, que « ce sont les dindons de la farce ». La défense a estimé que la perte de cet argent est due à une « démission collective des autorités publiques » quant au contrôle de la banque Khalifa. Ils accusent la Banque d'Algérie de « ne pas avoir protégé l'argent des dépositaires ». Tayeb Bouitaoune, avocat de Mimi Lakhdar et Sakhra Hamid, commissaires aux comptes de la Banque Khalifa, poursuivis pour non-dénonciation de crimes et de faits pénalement répréhensibles, estime qu'il n'y a pas de preuves tangibles qui incriminent ses clients. Pour lui, les vrais coupables ne sont pas dans la salle d'audience. Quant à ses deux clients, il notera qu'ils étaient les premiers à soulever des irrégularités dans les comptes de la banque. « Ils sont poursuivis sur la base d'un rapport de la commission bancaire établi en 2003, alors que leurs mandats ont pris fin le 31 décembre 2000 », plaide l'avocat exprimant son étonnement sur le fait que Mimi Lakhdar et Sekhara Hamid « soient passés de témoins à accusés », alors qu'ils étaient à l'origine de l'alerte sur les « irrégularités ». Me Bouitaoune demande au juge de « rectifier » ce qu'il appelle une erreur et de « réhabiliter ceux qui mériteraient de l'être », car, a-t-il précisé, « ce ne sont pas tous ceux qui sont ici qui sont coupables, et ce ne sont pas tous les coupables qui sont présents au tribunal ». Il a rappelé que les deux commissaires aux comptes de la banque Khalifa ont alerté la banque d'Algérie sur des irrégularités mais ni son gouverneur ni son vice-gouverneur à l'époque des faits, Ali Touati, n'ont réagi. « Quand, à l'époque, Abdelmoumène Rafik Khalifa était monsieur Khalifa, aucun haut responsable n'a osé faire quoi que ce soit », lance l'avocat avant de plaider l'acquittement de ses client s'appuyant sur le témoignage du liquidateur selon qui, les deux commissaires aux comptes n'étaient pas malhonnêtes. Cheli Yahia, l'avocat de Ali Aoun, ex-PDG de Saïdal, a centré sa plaidoirie sur l'entreprise qui, selon lui, répond à une vocation commerciale et non sociale. L'avocat estime que l'entreprise Saïdal n'a pas fait un placement de fonds à la banque de Khalifa. « Mon client n'est pas un corrompu », fait savoir l'avocat, rappelant que Ali Aoun a été « trompé » lorsque le groupe Khalifa lui a offert un véhicule. Houari Abdelghani, avocat de Ladjlat Lilia, responsable de Khalifa confection, condamnée à trois ans de prison ferme lors du procès de 2007, explique au président du tribunal que sa cliente a bénéficié d'un crédit bancaire comme tous les autres travailleurs qui ont bénéficié d'un prêt. « Ma cliente a remboursé le prêt, mais elle a gardé la voiture jusqu'en décembre 2012 mais avec l'intention de la restituer », argumente-t-il avant de demander acquittement pour sa cliente. Bahia Kitoune, l'avocate de Jean-Pierre Vialane, l'ex-responsable de Khalifa Airways, et chafik Boukayeb, directeur au sein de la compagnie aérienne, a noté que la Cour suprême s'est prononcée sur le retard pris par son client pour rendre le micro-portable au liquidateur en jugeant qu'il n'y a pas eu d'abus de confiance. « J'ai été sidéré quand la sentence a été annoncée à l'encontre de mes clients lors du procès de 2007. Si mes clients ont gardé le matériel chez eux, c'est pour ne pas abuser de la confiance de leur entreprise », affirme-t-il, signalant que l'ordinateur de Jean-Pierre Vialane contenait des données sur l'entreprise qu'il ne pas pouvait confier à n'importe qui.
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Posté Le : 09/06/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : M Benkedada
Source : www.horizons-dz.com