La défaillance du commissariat aux comptes

Dans le rapport qu?il a présenté devant les députés, le gouvernement de la Banque d?Algérie a dressé un véritable constat d?échec dans ce qui a trait à la mission de contrôle des banques primaires qui incombe à la Banque centrale. On a enfin une explication partielle mais néanmoins officielle sur les raisons qui sont à l?origine du manque d?encadrement de nos institutions financières. Bien que réglementairement astreinte à l?obligation de se doter d?une structure efficiente de contrôle interne, nos banques publiques retiennent une telle obligation comme secondaire alors qu?elle devrait être aussi vitale que stratégique. Cette défaillance, ajoutée à l?inefficacité des contrôles censés exercés par l?autorité bancaire ne peuvent que favoriser les multiples malversations constatées par ci par là, fréquemment rapportées par la presse. Et qui du commissariat aux comptes institué légalement pour veiller à la stricte orthodoxie des pratiques comptables ; il ne semble pas faire preuve d?efficacité. Les commissaires aux comptes n?ont-ils pas une part de responsabilité dans ce qui vient de se passer à la BNA. Comment ont-ils pu laisser passer de comptes de tiers en sommeil subitement réveillés par des opérations portant sur des millions. L?explication pourrait se trouver dans l?incompétence des censeurs qui sont sur la base de leurs compétences avérées mais plutôt en considération des recommandations qui viennent d?en haut. Combien de commissaires aux comptes en charge de banques sont désignés parmi les experts-comptables diplômés ? Voilà encore des aspects du contrôle des banques qu?il faudra reconsidérer. S. A. - B. T.