La décision saluée par les arabophones et les berbérophones

Attendue depuis 1962 par les militants amazighs de Kabylie, la décision vient enfin d'arriver. Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a annoncé que le nouvel an amazigh serait une fête nationale à partir de 2018. Célébré le 12 janvier par les amazighs d'Afrique du Nord, Yennayer est désormais une journée chômée et payée en Algérie.À Bordj Bou-Arréridj, la décision de faire de Yennayer une journée nationale chômée et payée a été très bien accueillie par les citoyens, qu'ils soient arabophones ou berbérophones. Pour eux, "la décision arrive en retard, mais mieux vaut tard que jamais", disent-ils. "Décréter Yennayer jour férié est un pas de géant pour l'Algérie", dira Hamza, un élu FFS de la région de Djaâfra. "C'est une vraie reconnaissance de l'identité nationale dans sa triple composante islamique, arabe et amazighe", ajoute-t-il. Pour Nna Taous, "cette décision confortera l'unité et la stabilité nationales". De son côté un enseignant de tamazight rappelle que cette décision aurait dû être prise, il y a des années, "sur le préambule de la Constitution algérienne qui définit l'amazighité comme l'un des fondements essentiels de l'identité nationale, et sur l'article 4 de la Constitution de 2016 qui stipule que tamazight est langue nationale et officielle", ajoutant que cette décision, Yennayer, journée chômée et payée, va permettre des avancées effectives dans la prise en charge de cette réalité amazighe. Du côté de la population non kabylophone, l'avis est le même. Pour Hocine, un enseignant en lettres arabes, cette décision est une fête pour tous les Algériens sans distinction. "Nous sommes tous Amazighs", ajoute-t-il. Du côté des officiels et des associations, les préparatifs pour les festivités lors de cette journée, qui coïncidera avec le 12 janvier, sont déjà très avancés, nous dit-on. "Nous allons marquer cette journée dans l'histoire de l'Algérie", dira Mokrane, un habitant de Thiaroussine.
Chabane BOUARISSA