Algérie

"La décision de Trump menace nos liens avec l'Algérie"


Largement dénoncée par les membres de la communauté internationale, ainsi que par des responsables américains, la décision de Trump a jeté de l'huile sur le feu dans un conflit qui vient de reprendre après 29 ans d'un cessez-le-feu qui a profité à l'occupant marocain du Sahara occidental.La reconnaissance par les Etats-Unis de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, sur décision du président sortant Donald Trump, menace les relations algéro-américaines, a averti, dimanche soir, l'ancien envoyé spécial de l'Organisation des Nations unies au Sahara occidental, Christopher Ross, dans un long post sur facebook.
"Cette décision insensée et irréfléchie va à l'encontre de l'engagement des Etats-Unis à l'égard des principes de l'annexion de territoires par la force et du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, tous deux inscrits dans la Charte des Nations unies", a-t-il dénoncé, estimant qu'"il est vrai que nous avons ignoré ces principes en ce qui concerne Israël et d'autres, mais cela n'exonère pas de les ignorer au Sahara occidental et d'encourir des coûts importants en termes de stabilité et de sécurité régionales, et de nos relations avec l'Algérie".
Outre le fait que cette décision de Trump pourrait "dissuader le Sahara occidental de rester dans le processus de négociation", avertit M. Ross, elle menace également les relations américaines "avec l'Algérie qui soutient le droit du peuple sahraoui à décider de son avenir à travers un référendum", ajoute l'ancien envoyé spécial de l'ONU au Sahara occidental de 2009 à 2017.
C'est-à-dire que "le développement de nos liens existant dans les domaines de l'énergie, du commerce et en matière de coopération sécuritaire et militaire est également menacé par un choix politiquement irréfléchi et juridiquement inapplicable", et en violation du droit international et des résolutions de l'ONU stipulant que la question du Sahara occidental relève d'un processus de décolonisation.
"En résumé, la décision du président Trump assure la poursuite de la tension, de l'instabilité et de la désunion en Afrique du Nord", tranche le diplomate américain qui a dénoncé dans son texte les entraves marocaines envers les différents émissaires de l'ONU, les poussant à démissionner les uns après les autres.
"Avec la démission du dernier envoyé en 2019 ? pour des raisons de santé ?, mais plus probablement par dégoût pour le manque de respect et les efforts du Maroc pour entraver son travail (comme ils l'ont fait avec moi), le secrétaire général de l'ONU cherche un autre envoyé", regrette M. Ross, soulignant que "ceux qui ont été approchés à ce jour ont hésité probablement parce qu'ils savent que le Maroc cherche en réalité quelqu'un qui soit susceptible de devenir son avocat plutôt que de rester neutre".
Revenant à la décision de Trump et aux arguments fallacieux défendus par certains responsables de l'administration américaine, Christopher Ross a affirmé que "le Front Polisario a démontré qu'il était capable de faire fonctionner un gouvernement de manière organisée".
Et de rappeler, à ce propos, que le Sahara occidental est aussi vaste que la Grande-Bretagne et qu'il possède des ressources importantes, telles que le phosphate, des ressources halieutiques, des métaux précieux en plus de son potentiel dans le domaine du tourisme.
Face à l'argument selon lequel le Front Polisario serait incapable de défendre ce vaste territoire contre le terrorisme, l'ancien émissaire de l'ONU a expliqué qu'un soutien pourrait être assuré par d'autres pays en attendant que les forces armées sahraouies soient entièrement mises en place.

Lyès MENACER
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