Algérie

"La décision de suspension de Bitam existe bel et bien"



"La commission de discipline que je présidais à l'époque s'est bel et bien réunie et a effectivement pris une décision consignée dans un PV. La décision a été du reste notifiée par écrit à l'intéressé", soutient Hamid Hadadj.Ancien président de la commission de discipline de la FAF, Hamid Hadadj a présidé, le 4 octobre 2014, la réunion de cette commission pour statuer sur l'affaire des graves accusations de l'ex-arbitre assistant Mounir Bitam.
Ce dernier, le 20 septembre 2014, à la 26e minute de jeu de la rencontre CABBA-WAT, profitant d'une sortie en touche, a pénétré sur le terrain, déposé son kit, le drapeau de touche et son maillot officiel laissant apparaître une inscription sur son maillot de corps : "Kerbadj et Hammoum, une histoire d'un jeu manipulé."
Mounir Bitam avait accusé le président de la Ligue de football professionnel de l'époque Mahfoud Kerbadj de lui avoir "demandé de faire perdre la JS Kabylie contre le CRB Aïn Fakroun" en demi-finale de la Coupe d'Algérie (2014) et "un haut responsable, de son côté, nous a conseillés (le trio arbitral) de favoriser un des finalistes de la dernière édition de la Supercoupe" entre le MCA et l'USMA.
Le jour de l'audition, Bitam décide de ne pas se présenter devant la commission de discipline. Une seconde convocation lui a été envoyée mais rien n'y fit, Bitam boude toujours la CD.
Il en fera d'ailleurs aussi de même avec la commission centrale des arbitres (CFA), dirigée à l'époque par Hammoum. Du coup, la commission de discipline se réunit et décide de lui infliger une sanction d'"interdiction d'exercer toute fonction liée au football", conformément à l'article 79 du code disciplinaire.
Depuis cette date, Mounir Bitam n'a plus arbitré en raison de cette sanction. Cependant, la FAF a estimé jeudi dernier que la sanction infligée par l'ancien bureau fédéral et l'ancienne composante de la commission de discipline de la LFP à l'arbitre assistant Mounir Bitam est nulle et non avenue.
"Afin de mettre fin à toute surenchère ou utilisation malveillante de cette affaire, l'ancien arbitre assistant international FIFA, M. Mahmoud Mounir Bitam, a été reçu ce mercredi 6 janvier 2021 par M. Mohamed Saad, secrétaire général de la Fédération algérienne de football (FAF), et Me Youcef Hamouda, avocat de la FAF et président de la Chambre nationale de résolution des litiges (CNRL), au sujet de sa suspension en 2014 pour avoir dénoncé des comportements antisportifs émanant de certains responsables lors d'une rencontre de championnat de football de Ligue 2, le 19 septembre de la même année.
Après des échanges avec l'intéressé et compte tenu de l'absence de tout document prouvant la condamnation par la FAF, excepté un communiqué de presse, l'instance fédérale considère que cette sanction est nulle et non avenue. Aux yeux de la FAF, M. Bitam n'est ni sanctionné et encore moins radié du mouvement sportif national", explique la FAF dans un communiqué.
Contacté hier par nos soins, Hamid Hadadj, tout en se disant surpris par les termes du communiqué de la FAF, a refusé de polémiquer sur cette affaire vieille de six ans. En revanche, Hadadj tient à assurer que le traitement de l'affaire Bitam s'est fait dans le respect de la loi.
"Ecoutez, je n'ai pas tellement envie de parler de cette affaire, je préfère que vous interrogiez un juriste pour comprendre si une telle sanction peut être annulée ou non, mais une chose est sûre, la commission de discipline que je présidais à l'époque s'est bel et bien réunie et a effectivement pris une décision consignée dans un PV.
La décision a été du reste notifiée par écrit à l'intéressé. Il ne serait pas sérieux de notre part que nous prenions un verdict sans élaborer un procès-verbal de la réunion de la CD ou sans notifier une décision par écrit, c'est léger comme argument.
En tout cas, nous avons laissé sur place tous les documents nécessaires. Je suis certain", confie-t-il à Liberté. Des affirmations qui battent donc en brèche les arguments de la FAF pour rendre la sanction contre Mounir Bitam "nulle et non avenue".

SAMIR LAMARI


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