Algérie

«La déchirure» d'Ali Kader en tamazight



«Argaz n yemma» est le titre du roman d'Ali Kader publié il y a quelques années aux Editions Enag (Entreprise nationale des arts graphiques).Le second livre d'Ali Kader dans la même langue, paru cette semaine aux éditions «Imal» de Tizi Ouzou, est la traduction en tamazight de son roman «La déchirure», publié en 2011.
Le récit, en tamazight, intitulé «Ighisi» a été traduit par l'universitaire Rachida Ammar. Cette dernière est titulaire d'un master en langue et culture amazighes et enseignante de langue amazighe. Le choix du titre par l'auteur est loin d'être fortuit. «Ighisi» (la déchirure) est, en effet, un titre évocateur à plus d'un titre.
Les mariages mixtes sont légion. Les déchirures aussi, car les enfants nés de ces unions seront le fruit de toutes les détresses et de l'incapacité des couples, qui s'étaient, un temps, aimés, à rester unis, explique l'auteur Ali Kader en ajoutant que les cultures, les us et coutumes finiront par les détruire. «Ighisi» est le récit imaginaire mais inspiré de faits réels, de Lounès.
Ce dernier, jeune Kabyle ambitieux est parti poursuivre ses études en France. Par le hasard d'une agression dans le métro parisien, il sauva la vie à une jeune et jolie étudiante «descendue» de sa Bretagne natale à Paris, tout comme son sauveur pour le même objectif.
Une rencontre, des sentiments, un amour. Puis une union, de la joie, des enfants.
Un roman déjà traduit en langue arabe
Et un fatidique voyage au bled qui remit en cause tant de convictions. Une mère jalouse finit par détruire le couple. Un retour en France, des problèmes. Le chômage, l'ivrognerie. Un divorce.
Un père qui vole ses enfants et une tragique fin qui entamera sérieusement le mythe des couples mixtes heureux à qui tout réussit. C'est la déchirure, la guerre des cultures, la guerre des religions qui font rage à travers l'histoire de Lounès et d'Angelina. Il y a lieu de souligner que ce roman avait déjà fait l'objet d'une traduction en langue arabe.
L'écrivain Ali Kader naquit en 1954 au village Icharkiyen dans la commune de Maâtkas (Tizi Ouzou) où il y passa l'essentiel de son enfance. Il étudia à l'école primaire de Souk El Khemis puis se retrouva à Azazga et Draâ El Mizan pour les études des cycles moyen et du secondaire. Il entreprit des études supérieures à l'ITA (Institut de Technologie Agricole) de Mostaganem où il décrocha le diplôme d'ingénieur en agronomie. Ceci le conduisit tout naturellement sur le terrain pour se retrouver aux côtés des travailleurs et paysans.
Un premier livre sur la décennie noire
Quoi qu'enfant du pays profond, il découvrit un peu plus les terroirs nationaux hétéroclites à travers les régions. Il débuta sa carrière en tant que formateur à l'Itma (Institut de Technologie Moyen Agricole) de Boukhalfa (Tizi Ouzou). Tour à tour, les wilayas de Laghouat, Médéa, Béjaïa, Ghardaïa et Sidi Bel Abbès l'accueillirent dans ses nouvelles fonctions supérieures qui l'aidèrent à mieux se forger et à mieux comprendre les soubresauts qui secouent la société algérienne. La décennie noire lui donna l'occasion de mieux appréhender la situation de crise que vit le pays, car étant aux premières loges à Médéa, une wilaya meurtrie et ensanglantée, là où eut lieu l'abject assassinat des moines de Tibhirine, comme tant d'autres par la vague terroriste qui y déferlait sans commune mesure. C'est tout naturellement là que lui vint l'idée d'écrire un premier livre lié à ces événements. Un livre toujours d'actualité où il décrivait la saga de deux familles algériennes dans un même village.
Des cousins, des alliances, qui finirent par se séparer et se retrouver dans des camps opposés.
«Le vieux fusil» est aussi l'histoire de cet ancien maquisard, la tête couverte de cheveux blancs, qui reprit les armes pour défendre une nouvelle fois son pays. Ce livre traduit en langue arabe est édité en 2010 par les éditions Enag, tout comme d'ailleurs la plupart de ses ouvrages dont:
«Les dents de la terre», «Feriel», «Les raisins amers», «Les femmes ne se cachent pas pour pleurer», «Demain n'existe peut-être pas», etc.


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