Algérie

La décentralisation réelle suppose la refonte de l'Etat algérien



La décentralisation réelle suppose la refonte de l'Etat algérien
Je n'ai pas attendu les résolutions du Conseil économique et social pour proposer des solutions concernant une réelle décentralisation qui impliquerait les acteurs locaux dont la société civile réelle, et non créée par l'Administration, en fait la refonte de l'Etat algérien.
La dernière réunion du CNES n'a rien apporté de nouveau, et ce fut donc un non-événement. Des discours, encore des discours qui reprennent des observations et propositions largement connues formulées par ailleurs. La présente contribution remaniée a fait l'objet d'une large diffusion au niveau national et international entre novembre et décembre 2007 toujours d'une brûlante actualité con-cernant la nécessaire décentralisation. La dynamisation des collectivités locales en Algérie renvoie à d'autres aspects que le juridisme qui ne doit pas être une fin en soi, les pratiques sociales contredisant souvent des textes et des discours si louables soient-ils. 1- L'efficacité de la gestion locale est liée à la réforme globale Cette efficacité est liée à une meilleure gouvernance centrale, donc à la refonte de l'Etat en Algérie pour plus de libertés au sens large, à savoir le respect des libertés économiques, politiques, syndicales, culturelles, des droits de l'homme, la protection de la femme et de l'enfance et le renforcement du dialogue des cultures. Cette refonte doit prendre en considération, d'une part, le couple contradictoire préservation de la rente/approfondissement des réformes à travers la stratégie des différents acteurs politiques, économiques et sociaux, tant internes qu'externes, et, d'autre part, le processus de la mondialisation, processus historique du développement du capitalisme, processus non encore achevé, en ce monde turbulent en perpétuelle mutation, où toute nation qui n'avance pas recule. Le plus important est de tirer les leçons du passé afin de débloquer la situation économi-que et sociale caractérisée par le statu quo et l'immobilisme, en fait la panne de la réforme globale, la mauvaise gestion et voir si le programme de soutien de la relance économique (2004/2009) de 200 milliards de dollars et celui prévu de 286 milliards de dollars entre 2010/2013 a eu et aura les impacts économiques et sociaux escomptés loin des bilans sectoriels pompeux triomphants qui souvent ne correspondent pas à la réalité au niveau local. Il s'ensuit que la dynamisation des collectivités locales doit prendre en charge les mutations internes de la société, dont la moralisation des institutions en prévoyant le renforcement à la fois démocratiques par l'émergence d'une véritable opposition locale, et des organismes techniques de contrôle indépendants pour une lutte efficace et concrète contre la corruption qui tend à se généraliser, mettant en cause par une concentration excessive du revenu national au profit d'une minorité rentière la cohésion sociale. Cela implique de tenir compte du fonctionnement de la société au sein d'une économie ouverte se fondant sur une réelle décentralisation (régionalisation économique et non régionalisme) et non sur une déconcentration qui amplifierait le poids de la bureaucratie tant centrale que locale. Cela implique une vision stratégique globale où le politique, l'économique, le social et le culturel sont inextricablement liés au sein d'un univers de plus en plus globalisé, où les grands espaces socioéconomiques dominants sont basés sur l'émergence de l'entreprise compétitive dans un univers concurrentiel. Il s'agit de favoriser nécessairement la compétitivité liée à la maîtrise des connaissances par la revalorisation du savoir, dévalorisé actuellement, en fait asseoir un Etat de droit (respect des règles) qui peut, dans une première phase, ne pas recouper la démocratie, étant le but suprême. La nouvelle dynamique économique et sociale devrait permettre l'émergence de nouvelles forces sociales porteuses de réformes ouvertes sur la modernité tout en préservant notre anthropologie culturelle (authenticité). D'une manière générale, l'ensemble de ces aspects est lié au futur rôle de l'Etat. Or, force est de constater que les pouvoirs publics algériens n'ont jamais abordé d'une manière sereine, alors qu'il est déterminant pour l'avenir du pays, le rôle de l'Etat dans le développement économique et social tenant compte de ces nouvelles mutations. Or, à vouloir perpétuer les comportements du passé, l'on risque de reproduire une vision périmée. En effet, la cohérence et la visibilité dans la démarche implique que l'on définisse d'une manière claire et datée le futur rôle de l'Etat dans le développement durant cette période difficile de transition d'une économie fortement bureaucratisée où dominent les relations informelles vers une économie de marché concurrentielle où doivent dominer le contrat et l'Etat de droit. Or, l'économie algérienne n'est actuellement ni une économie étatisée ni une véritable économie de marché étant dans l'interminable transition depuis plus de 30 années, expliquant les difficultés de la régulation tant politique, sociale qu'économique. Or, le compromis des années 2012-2020 devra donc concilier l'impératif de productivité et la cohérence sociale, les principes d'une société ouverte et le devoir de solidarité, en un mot l'efficacité et l'équité. Il faut éviter l'ambiguïté : l'égalité n'est pas l'égalité du modèle actuel, mais recouvre la nécessité d'une transformation de l'Etat-providence par la mutation des services collectifs. C'est dans ce cadre que le rôle de l'Etat est double : favoriser l'efficacité économique pour une croissance durable reposant sur l'entreprise,(production et exportation hors hydrocarbures dérisoire 2007/2011 moins de 2/3% du total) avec une décroissance des véritables segments porteurs, atténuant le poids de la rente, Sonatrach pouvant être assimilée à une banque, et garantir le principe de justice sociale (paradoxe de l'aisance financière, plus de 180 milliards de dollars de réserves de change et de la régression sociale) avec un rôle déterminant au pouvoir local, s'insérant au sein, non de l'espace géographique, mais économique régional au sens de l'intégration mondiale. (Suivra)


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