Les commandes se succèdent et les entrées d'argent permettent à ces infatigables travailleuses d'améliorer le quotidien de leur vie et celui de leurs proches.Conjoncture économique oblige, les ménages se serrent la ceinture et font preuve d'imagination pour gagner honnêtement des dinars afin d'alimenter la cagnotte familiale et offrir le strict minimum à la maisonnée. Quand le mari est décédé, impotent ou chômeur, la mère de famille, qui est parfois divorcée, ne reste pas les bras croisés pour nourrir, vêtir, soigner et assurer une bonne éducation à ses enfants.Certaines se spécialisent dans la confection de galettes croustillantes, ce qui les oblige à se lever très tôt pour pétrir des fournées de pâte. Cette besogne est très pénible, et il faut faire cuire sur un tadjine posé sur un réchaud plat à gaz de ville, quelques dizaines de galette qui seront fournies à des crémiers, épiciers, vendeurs à la sauvette qui les revendront, moyennant un bénéfice substantiel. D'autres femmes s'investissent dans la préparation de chakhchoukha, trida, deux produits très prisés par les familles guelmies qui en commandent plusieurs kilogrammes pour les fêtes religieuses, circonstances heureuses afin d'agrémenter le menu. Ces pâtes traditionnelles ne sont pas une sinécure, car elles exigent de la résistance physique, du sacrifice et des heures quotidiennes de labeur.De nombreuses femmes de condition très modeste sont souvent sollicitées pour le lavage et le nettoyage de la laine indispensable pour la confection des matelas, oreillers qui font partie de la dot de la mariée. Cette tâche, harassante du reste, nécessite plusieurs journées de travail sans relâche en contrepartie de quelques milliers de dinars. Le créneau couture, broderie est très lucratif ; il exige de l'expérience, de la compétence et une somme de patience et c'est la raison pour laquelle certaines ont acquis une réputation solide. Les commandes se succèdent et les entrées d'argent permettent à ces infatigables travailleuses d'améliorer le quotidien de leur vie et celui de leurs proches. Des mères de famille préparent volontiers des plateaux de makrouds, baklaouas, ketaiefs et autres gâteaux traditionnels pour honorer les commandes de leurs clientes lors de la célébration de mariages, fiançailles, anniversaires, circoncisions et autres.Cette pratique tend à se généraliser et les adresses se communiquent volontiers pour dénicher la fée aux doigts d'or ! Des cordons- bleus contribuent à la préparation des différents plats dans les fêtes familiales et leur cachet dépasse allègrement les 5000 DA pour une soirée.De toute évidence, la brave mère de famille ne lésine pas sur sa santé pour gagner à la sueur de son front des billets de banque qui contribueront à l'achat de produits alimentaires, d'effets vestimentaires pour tous les membres de la maisonnée, de payer les frais de loyer, d'énergie électrique, de gaz naturel, d'eau potable, de téléphone et de faire face à toutes les sempiternelles dépenses.HAMID BAALI
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Posté Le : 27/06/2016
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : BAALI Hamid
Source : www.liberte-algerie.com