Chaque année, à quelques jours du Ramadhan, on se demande pourquoi on ne pourrait pas calculer grâce aux avancées scientifiques le début et la fin du mois sacré. Un débat sans fin'
Lyon. De notre correspondant Les calculs scientifiques annoncent le Ramadhan pour le mercredi 11 août 2010. C'est ce qui est indiqué sur les calendriers. Pourtant, on ne sait pas encore si le mois de jeûne commencera réellement ce jour-là, ou le lendemain, le jeudi 12 août. Dans les pays musulmans, l'obligation religieuse d'observer le croissant lunaire ne pose pas de difficultés particulières. Par contre, dans les pays où les musulmans sont minoritaires, comme en France, cela crée des soucis, surtout pour le dernier jour, signe de la fête de l'aïd. Pour pouvoir vivre pleinement les réjouissances, il faut prendre un congé. Comment s'y prendre avec son employeur, sans connaître à l'avance la date exacte ' Et pour les prières, lorsque des salles ou des gymnases sont réservés ' Peut-on donner une date qui changera la veille ' Ce n'est pas très facile. Malgré ces contraintes, et face parfois à des incompréhensions, à Lyon, le CRCM Rhône Alpes ouvre le débat sur ce sujet important, publiant la fatwa adoptée par le conseil européen de la fatwa qui estime que « le début et la fin du mois de Ramadhan ne peuvent être définis que par la vision oculaire du nouveau croissant lunaire. La vision se fait, ici, à l''il nu ou par le biais des observatoires, si cette vision est confirmée dans n'importe quel pays musulman, d'une manière légale, conformément aux recommandations du Prophète (QSSSL) ». Pourtant, « lorsque les données scientifiques confirment l'impossibilité de voir légalement le croissant, on ne doit pas tenir compte des témoignages des visions qui ne sont qu'hypothétiques. Ces témoignages seront considérés comme une erreur ou un mensonge, car le témoignage hypothétique ne peut s'opposer à des données scientifiques sûres selon la majorité des savants ».Certitudes'Voici donc, avec cet avis religieux, la possibilité des certitudes trop tranchées. Ce que fait, sur oumma.tv, l'astrophysicien algérien Nidhal Guessoum. Pour lui, la question devrait être réglée depuis longtemps dans le monde musulman. « Je ne suis pas pour attendre la veille, les témoignages et la réunion de la commission de validation, et cela n'en finit pas ». Il estime qu'avec l'observation scientifique du ciel, « on devrait pouvoir aboutir à un calendrier musulman qui marquerait ainsi l'ensemble des dates des événements de la vie musulmane. » Pour le prochain ramadhan, se basant sur les données astronomiques clairement exposées devant la caméra, il affirme en tout cas qu'il sera impossible de voir le croissant lunaire en France, et dans toute l'Europe, ainsi que dans tout le monde musulman traditionnel (du Maroc jusqu'en Malaisie) le mardi 10 août au soir. « Ce même croissant lunaire ne sera visible que le mercredi 11 août dans pratiquement toutes les régions du monde. Le mois de ramadhan 1431 (2010) devrait donc débuter le jeudi 12 août, inchallah (Dieu est le plus savant). En revanche, toujours ce mardi 10 août au soir, le croissant lunaire pourra être vu à l'aide d'un télescope dans la partie sud de l'Afrique et peut être à l''il nu en Amérique du sud, si les conditions atmosphériques le permettent, faut-il pour autant fixer la date du début de Ramadhan au mercredi 11 août ' Il s'agit d'une question juridique (fiqh), où plusieurs réponses sont formulées selon les différentes écoles ». C'est bien là le problème. Réfs : Auteur de Réconcilier l'Islam et la science moderne. l'esprit d'Averroes, aux éditions Presses de la Renaissance, Nidhal Guessoum a travaillé au Goddard space flight center de la Nasa (Etats-Unis), il est actuellement professeur à l'Université américaine de Sharjah (Emirats arabes unis).
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 01/08/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Walid Mebarek
Source : www.elwatan.com