Algérie

La date d’expiration de l’ultimatum dans un mois



Le délai fixé sera-t-il prorogé pour les terroristes récalcitrants ? L’Etat algérien vient, par la voix du ministre de l’Intérieur, Yazid Zerhouni réaffirmer que la lutte contre le terrorisme se poursuivra, «après l’expiration du délai de mise en œuvre de la charte pour la paix et la réconciliation nationale prévue fin août». Le ministre de l’Intérieur qui a renouvelé, hier, son appel en direction des terroristes, toujours en activité dans les maquis à se rendre, afin de saisir l’opportunité qui leur est offerte par les dispositions de la charte, a également averti ces derniers qui refusent de se plier aux conditions que l’Etat a fixées, que passé ce délai «ils seront combattus par tous les moyens». Depuis l’entrée en vigueur de cette charte, environ 200 islamistes armés ont accepté de se rendre, alors qu’il en reste environ 300 en activité, selon des chiffres avancés récemment par Yazid Zerhouni. Les libérations des terroristes islamistes qui se sont succédées à un rythme soutenu depuis début mars connaissent aujourd’hui, un net fléchissement. Mais pour le moment, une certaine confusion règne au sujet du nombre de prisonniers qui ont été élargis dans le cadre de la charte. La question qui revient souvent dans la presse nationale est :Combien de prisonniers ont été libérés dans le cadre de cette loi? A l’heure actuelle, il y a eu environ 2.500 islamistes libérés depuis le début de la mise en œuvre de la charte. Le ministère de la Justice avait avancé le chiffre de 2.200 prisonniers concernés par cette mesure de grâce. D’autres sources médiatiques donnent l’hypothèse de 3.000 prisonniers. En réalité, aucune source, autre qu’officielle ne peut, aujourd’hui, avancer le nombre exact de prisonniers appelés à recouvrer leur liberté. Pour l’instant, quelque 2.500 islamistes algériens détenus pour terrorisme, dont on retrouve parmi eux certains «émirs», à l’image de Abdelhak Layada, ont été libérés depuis le 4 mars dernier, alors que des centaines d’autres doivent l’être les jours prochains. Parmi les chefs les plus en vue ayant bénéficié de cette grâce, l’ancien chef du Groupe islamique armé (GIA), Abdelhak Layada, dit Abou Adlane, condamné à mort par la justice algérienne et extradé du Maroc en 1993. Il y a aussi, le chef politique et ex-numéro 2 de l’ex-FIS, Ali Benhadj, libéré une première fois en 2003 après avoir purgé 12 ans de réclusion, mais aussitôt mis sous mandat de dépôt le 27 juillet 2005 après avoir béni, sur la chaîne arabe Al-Djazira, l’enlèvement et l’assassinat de deux diplomates algériens par le groupe d’Abou Mossab Al-Zarqaoui. Libéré depuis quelques mois, Ali Benhadj a bénéficié d’une autre grâce présidentielle. Le cas de l’ancien numéro 2 du GSPC, Abderrazak El Para, toujours en détention dans un lieu non identifié, reste énigmatique. Sera-t-il élargi au même titre que les autres émirs ou subira-t-il les foudres de la justice algérienne? Les plus proches et les plus fidèles lieutenants de Hassan Hattab, l’ancien émir national du GSPC, aujourd’hui reclus et donné comme étant sur le point de remettre leurs armes aux autorités, n’ont pas manifesté le moindre geste. Pour rappel, la charte pour la paix et la réconciliation nationale prévoit la libération de plus de 2.600 détenus, tous liés à des affaires de terrorisme. La récente loi offre le pardon aux islamistes armés n’ayant pas commis des crimes de sang et se trouvant encore dans les maquis, à condition qu’ils se rendent dans un délai de six mois (août 2006), aux termes d’une ordonnance de mise en œuvre adoptée le 27 février par le Conseil des ministres. Selon cette loi, les détenus déjà condamnés définitivement pour des «faits ne portant pas sur les massacres collectifs, viols, et usage d’explosifs dans des lieux publics» seront «graciés». Par ailleurs, les détenus qui ne sont pas encore condamnés définitivement vont bénéficier d’une «commutation et d’une remise de peine». La charte prévoit également «l’extinction des poursuites judiciaires» pour les islamistes armés qui ont mis fin à leurs activités et se sont rendus aux autorités, mais qui n’ont pas été «impliqués dans des massacres collectifs, viols ou des attentats à l’explosif dans des lieux publics». Le bénéfice de cette loi sera également accordé à ceux, condamnés par défaut ou par contumace mais non impliqués dans «les massacres collectifs, viols et usage des explosifs dans les lieux publics», qui se présenteront dans ce délai de six mois. Le délai de grâce qui court jusqu’au mois d’août prochain laisse la porte ouverte à tous ceux qui veulent déposer les armes et à cet effet, les autorités tablent sur au moins un millier de terroristes qui sont susceptibles de rendre les armes avant ce mois fatidique. Mais apparemment, les responsables sont partagés entre le désir de rallonger le délai ou de s’en tenir strictement à l’ultimatum du mois d’août.


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