Algérie

La danse macabre auto-mutilatrice CULTURE ALTERNATIVE ET LIEUX ALTERNATIFS EN DEBAT



La danse macabre auto-mutilatrice CULTURE ALTERNATIVE ET LIEUX ALTERNATIFS EN DEBAT
Une contre-culture oui, mais comment'
Profitant de son large espace, le parti MDS a voulu aborder, lors d'une conférence, un sujet ô combien intéressant, mais dont le propos aura fini hélas, par se noyer dans un verre d'eau.
A quand l'association des désoeuvrés culturels anonymes' Combien de rencon-tres animées par la bonne volonté de parler de politique culturelle en Algérie et surtout de choix et d'alternatives à une politique officielle ont échoué à faire avancer le débat pour la simple raison qu'ils se mordent la queue à trop verser dans la lamentation stérile sans pour autant apporter de solutions concrètes! Ce fut le cas hélas, samedi dernier, au siège politique du MDS qui, profitant de son espace, a voulu aborder un sujet ô combien intéressant, mais dont le propos aura fini hélas, par se noyer dans un verre d'eau.
Si le but de cette conférence était essentiellement tourné vers une réflexion sur la question de l'accès des citoyens aux moyens de diffusion artistique, en dehors du circuit officiel et ses «grands projets culturels comme Tlemcen, capitale de la culture arabe ou la réédition du Festival panafricain», dont l'aspect est jugé «conjoncturel» et «élitiste» comprenant «l'édification de lieux somptuaires», la question était de savoir donc quelle serait l'alternative pour démocratiser, une fois pour toutes, la culture dans notre pays. On n'en saura pas grand-chose, nos invités préférant pour la plupart tourner en rond.. Pas de solution finalement, mais que des complaintes creuses et des affirmations négatives qui ne mènent à rien. Pas de proposition concrète, si ce n'est un état des lieux des plus négatifs connu par tous. «Inviter le ministère de la Culture'» «Il ne viendra pas!» tonne-on comme une sentence unilatérale et irrévocable. Parmi les conférenciers, une activiste qui fait partie du groupe de l'action culturelle en Algérie, lequel a animé l'année dernière une rencontre avec le public à l'espace Algérie News en présence des représentants, même du ministère de la Culture venus s'enquérir de leur chasse gardée... la culture! Au départ donc, il était question de chercher comment faire pour lutter autrement en partageant ces créations artistiques en dehors de ces lieux où des budgets énormes leur sont consacrés, remplis pour une période épisodique puis vides le reste de l'année. En gros, comment sortir de la politique des grands événements' Ceci était l'énoncé présenté à la rencontre, samedi, au MDS, par le modérateur, le producteur de cinéma Yacine Teguia. Pour cette chercheuse en langue arabe et activiste, Habiba Laloui, tient-elle à préciser, être «activiste» pour ne pas confondre entre sa fonction qui relève de l'engagement avec l'intellectuel qui n'est pas forcément un être engagé selon elle, nous vivons dans un pays où personne ne croit à la politique. Lisant son texte, elle énuméra diverses raisons qui sont à l'origine de la dislocation de la société dont le régionalisme et la guéguerre entre francophones et arabophones. Elle posera cette question néanmoins pertinente: «Pourquoi ne pas faire du théâtre de quartier ou en pleine rue au lieu d'attendre l'opéra'». Elle fera remarquer que le réseau dans lequel elle fait partie lutte justement contre l'interdiction et la monopolisation des lieux de diffusion cultuelle. Où et comment' Nous ne saurons pas plus, puisqu'elle terminera sa communication par ce constat pessimiste: «Nous manquons de stratégie de lutte et on ne fait qu'attendre...». Eh bien! Pour Nacer, président de l'Association SOS Bab El Oued, il ne fait aucun doute que l'Algérie manque de politique culturelle claire. Et d'affirmer plus loin: «Des milliards ont été absorbés dans de grands événements comme le Panaf sans impact sur la société. Nous vivons par l'argent de la Commission européenne.
Travailler à Bab El Oued relève d'un combat de tous les jours et de longue haleine.» Enfin, pour Kader Affak, membre du groupe Bezzaf, il dira que l'objectif premier de ce groupe d'artistes est «la réapropriation de la rue comme espace commun où doit s'exercer une différence. Pourquoi la voir comme une effraction'» et de renchérir: «Le pouvoir gère sa culture et ça marche très bien. Mais il ne peut pas permettre des activités qui échappent à son contrôle. Une subjectivisation où se joue la politique et la réflexion.» C'est exact.
Toutefois, personne n'aura relevé par ricochet l'idée sous-jacente et ô combien juste de cet ex-entraîneur de foot, devenu presque sénile mais pas si bête que ça quand il parlait de l'importance de la formation chez les footballeurs dès leur jeune âge. D'aucuns dans la salle n'auront ainsi saisi l'importance irréductible et capitale d'une école de danse, de théâtre, de musique, de conservatoire, de centres culturels dans chaque commune pour l'enfant qui, en devenant grand pourrait se professionnaliser dans tel ou tel domaine artistique en faisant partager son expérience à d'autres.... Bien fatigant a été finalement ce débat, qui au lieu de soumettre des idées n'aura fait qu'enfoncer encore plus le clou en jetant le semblant de culture qui nous reste dans le marasme le plus total. Aussi, taper, cracher sur des gens qui essayent réellement de faire des petites choses pour les jeunes comme Yazid Aït Hamadouche, son émission fusse-t-elle nunuche, au seul prétexte qu'il diffuse une jeune chanteuse reprenant un morceau patriotique à l'antenne, c'est voler bien bas en apportant un argument des plus maigres... De grâce, retournez à votre environnement si vous ne maîtrisez pas votre sujet! Bougez, créez, au lieu de vilipender dans le vide, se serait plus efficace, non' Ce n'est pas en taxant tous les festivals ou certains événements que d'aucuns caricaturent sous le raccourci pathétique de «folklorique» qui eux s'adressent pourtant aux masses populaires, ouverts et donc gratuits et non pas payants comme les évents du privé que cela va aussi régler les choses... Le nihilisme ne sert à rien...
Rabâcher le même discours et des sempiternelles litanies ne sert à rien. Poser son veto sur la culture officielle n'améliorera pas les choses. Où sont ces concrètes «alternatives» que se voulait apporter ladite conférence'


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