« Fildefériste » et « Li-Short Stories », deux parties d'un spectacle de danse contemporaine, ont été présentées, samedi dernier, à Alger, par Chinatsu Kasakatani et Yutaka Nakata, ballerine et danseur japonais d'origine qui ont dessiné par l'expression raffinée du corps, les traits de la femme rebelle et le refus de l'adversité.Devant un public nombreux et recueilli, la grâce du mouvement et la beauté du geste ont embelli la scène du Théâtre national Mahieddine-Bachtarzi (TNA) dans une prestation livrée en deux parties distinctes de 25 et 30 minutes, séparées d'un entracte.Chinatsu Kasakatani, présentant en solo « Fildefériste », une chorégraphie de sa création, a fait son entrée sur des chaussures à talons esquissant dans une série de mouvements pleins et instables, exécutés avec finesse, les déplacements d'une femme en quête d'équilibre. Soutenue par un fond musical, d'abord psychédélique puis en percussions, la ballerine, cherchant ses appuis, a présenté l'irrégularité de sa démarche dans de belles figures esthétiques, motivées par de fortes émotions qui pouvaient se lire sur son visage. Se libérant de ses talons hauts, elle retrouve l'équilibre de son corps, « signe de victoire sur tous les préjugés sociaux dressés contre elle (la femme) jusqu'alors », de l'avis de l'artiste. Chinatsu Kasakatani finit gracieusement sa prestation en posant une rose sur ses chaussures, dans un exercice de style de haute facture où la « délivrance de ses tourments de femme imposant sa présence », a-t-elle ajouté, fut brillamment exprimée. Dans la deuxième partie du programme, « Li û Short Stories », conçu par Carolyn Carlson (chorégraphe et poétesse américaine née en 1943 et installée à Paris depuis 1971), a été présenté en duo, avec Yutaka Nakata, racontant des scènes de vie où les individus sont livrés aux inquiétudes de l'adversité dans une tentative de mise en valeur du vivre ensemble. A travers des gestes lents et harmonieux sur fond de musique apaisant, le couple commence par dresser un tableau d'entente avant de voir se rompre le plaisir d'être avec l'autre et entrer dans un conflit existentiel où chacun essaye de s'affirmer en disqualifiant l'autre.Bâton à la main aidant, des gestes de violence physique sont interprétés dans une série de mouvements cohérents, où toutes les articulations du corps sont exploitées avec minutie.Le spectacle s'emballe sur un fond de percussion récurrent pour finir avec la ballerine qui accroche des bouts de papier sur le dos de son partenaire, « comme pour dire que l'histoire rattrape toujours les individus fielleux et malveillants », a supposé un spectateur. Dans une belle poésie muette, le public a pris du plaisir à suivre le spectacle, perçu comme « un avant goût » du 7e Festival culturel international de la danse contemporaine d'Alger, prévu du 17 au 22 décembre prochain. Produit par la « Carolyn Carlson Company », le spectacle de danse contemporaine « Fildefériste » et « Li û Short Stories » est organisé par l'Institut français d'Alger en collaboration avec le TNA.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 23/11/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Horizons
Source : www.horizons-dz.com