La danse comme forme de résistance

La danse folklorique palestinienne Dabka ou Dabké comme la prononcent les palestiniens, se pratique en groupe entre des hommes et des femmes.Elle est également une danse de la solidarité, du nationalisme et de l'affirmation de l'appartenance à une terre ancestrale.La troupe culturelle folklorique palestinienne Funonyat s'est donné rendez-vous à la maison de la culture Rachid Mimouni de Boumerdès à l'occasion de Festival culturel arabo-africain de danse folklorique. Le spectacle qu'elle a animé était des plus réussis. «La Dabka n'est pas seulement une danse. C'est tout une culture, notre culture ancestrale.La troupe Funonyat s'est constituée en 2002, mais après l'Intifadha plusieurs de ses membres ont été incarcérés par les forces d'occupation israéliennes. 2009 était le grand retour. On a eu l'agrément en tant qu'association délivrée par le ministère de l'Intérieur palestinien. Funonyat est un trait d'union entre le passé et le présent avec une touche moderne», dira Saleh J. Azak, le chef de la troupe.Pendant plus d'une heure de danse et de chants patriotiques, le public curieux affluait à la cour de la maison de la culture, malgré le nombre insuffisant des chaises réservées à l'occasion. Ebahis par la beauté de la Dabka, des jeunes du public se sont mis à imiter les danseurs. Ravi par l'accueil chaleureux qu'a reçu sa troupe, Saleh ne cache pas sa joie : «Nous sommes ici en Algérie parmi nos frères. Les Algériens ont toujours été à nos côtés».Les youyous des femmes fusaient au même rythme que les applaudissements, sous les cris des jeunes danseurs. Et parmi le public, une famille d'origine palestinienne installée en Algérie. Les scènes de danse et les chants avaient fait leur effet sur les membres de cette famille.Les larmes de la nostalgie coulaient sur leurs joues. A travers la Dabka, des scènes de vie quotidienne y sont reproduites artistiquement. On y voit par exemple des scènes de semailles et labour, des travaux ménagers, des mariages, etc. Le folklore palestinien et la Dabka en particulier a toujours une connotation militante. Elle représente une mémoire collective que l'occupant israélien essaie par tous les moyens d'effacer, d'oblitérer. «La troupe Funonyat subit un harcèlement et des pressions récurrentes par les autorités coloniales israéliennes. Elle dérange. A chaque sortie ou rentrée en Palestine, c'est la fouille systématique et les provocations. Ils ne veulent plus que monde ait connaissance de notre culture et patrimoine», regrette Saleh. Pour lui, le folklore éveille une conscience personnelle et collective. Le message que véhicule la danse Dabka résonne aux quatre coins de la planète.D'ailleurs, la troupe Funonyat s'est distinguée avec plusieurs participations aux festivals internationaux. Ses dernières apparitions ont eu lieu aux USA et au Canada au courant de cette année. «Nous sillonnons le globe pour dire qu'on est là, qu'on résiste, qu'on a des racines profondes en Palestine. Je reprends quelques vers de Mahmoud Darwich qui disait : ??Debout ici, assis ici, toujours ici, éternels ici. Nous avons un seul but, un seul : Être''», conclut Saleh avec le sourire.