Le pays n'a pas le droit de s'inquiéter du flux croissant des migrants qui traversent frauduleusement ses frontièresL'Europe se donne le droit de refiler le problème migratoire aux pays de l'Afrique du Nord ne manquant pas, pour les convaincre, d'exercer certaines pressions.
Que reproche-t-on à l'Algérie' De vouloir se prémunir des risques' De chercher à préserver sa stabilité et maintenir sa sécurité' Il semble bien que l'Algérie n'a pas le droit de «se défendre» des fléaux extérieurs. Le pays n'a pas le droit de s'inquiéter du flux croissant des migrants qui traversent frauduleusement ses frontières. Sinon, pour quelle raison une campagne grandiose de dénigrement contre l'Algérie est-elle lancée par des ONG et dernièrement par une agence de presse alors que le pays, souverain, a décidé de rapatrier les migrants vers leurs pays d'origine. Ces ONG, qui font de la défense des migrants leur cheval de bataille, n'ont pourtant pas eu la réaction violente attendue face à la décision du locataire de la Maison-Blanche de séparer les enfants des migrants de leurs parents, ni lorsqu'il a décidé d'envoyer la Garde nationale à la frontière ou encore d'expulser sans juge ni procès ces «animaux», comme il les a qualifiés. L'Algérie, à qui on refuse le droit de reconduire les migrants aux frontières, est invité par l'Union européenne, autant que les autres pays de l'Afrique du Nord, à mettre à disposition une parcelle de sa terre pour installer un centre d'accueil et d'identification des migrants. En fait, l'Europe cherche non seulement à stopper le flux migratoire, mais aussi à trier, et pas sur son sol, les demandes pour n'accepter que les «bons» migrants. L'Europe se donne le droit de refiler le problème migratoire aux pays de l'Afrique du Nord ne manquant pas, pour les convaincre, d'exercer certaines pressions. Le refus de l'Algérie de céder à ces pressions est peut-être un début d'explication à cette campagne menée contre le pays. Et là, il y a lieu de rappeler que ce n'est pas la première fois que l'Algérie est sollicité pour l'installation d'un centre d'accueil. Il suffit de rappeler la déclaration, en 2016, de la chancelière allemande Angela Merkel qui avait souligné que l'Union européenne cherche à passer avec les pays nord-africains des accords de réadmission de migrants similaires au pacte conclu avec la Turquie. A l'époque, l'Allemagne, et l'Algérie avaient déjà convenu d'un accord pour le rapatriement des migrants clandestins algériens. Il s'agit là d'un accord de réadmission signé avec l'Allemagne mais qui prévoit la réception, pour chaque pays maghrébin, uniquement de ses ressortissants. Dans ces propos, la chancelière allemande avait évoqué un pacte similaire à celui de la Turquie. Ce pacte prévoyait de freiner l'arrivée de migrants et de réfugiés dans l'UE en contrepartie d'une aide financière et de facilités accordées à Ankara. Ce que l'Algérie a bien évidemment refusé. Ces pressions exercées par l'Union européenne ne datent pas d'hier. Et pour s'en convaincre, il suffit de rappeler que le Conseil européen de Séville (2002) avait exigé «instamment que, dans tout futur accord de coopération, accord d'association ou accord équivalent que l'Union européenne ou la Communauté européenne conclura avec quelque pays que ce soit, soit insérée une clause sur la gestion conjointe des flux migratoires ainsi que sur la réadmission obligatoire en cas d'immigration illégale». Outre ces pressions, il y a lieu de se poser une question importante. Admettons que l'Algérie mène des «expulsions collectives» et que plus de 13 000 migrants ont été «abandonnés» à leur sort dans le désert à la frontière avec le Niger. Et négligeant le fait que la présence de clandestins étrangers sur le territoire national est un délit, et pas seulement en Algérie. Ces 13 000 migrants ont bien effectué le chemin inverse pour entrer illégalement en Algérie. Ces familles qui ont crié leur désarroi devant les caméras d'Associated Press sont bien arrivées saines et sauves en Algérie après une traversée du plus dangereux désert au monde. Pourquoi la question ne leur a pas été posée pour savoir comment sont-elles parvenues jusqu'aux villes du nord. A-t-on voulu éviter de savoir qu'elles ont été convoyées par une armée de passeurs' Et dans ces lots de migrants qui traversent les frontières et dont pour bon nombre d'entre eux, les arguments de la guerre et de la famine ne tiennent pas, il y a malheureusement des criminels qui réussissent à s'infiltrer dans la masse. Les derniers bilans des services de sécurité ont bien confirmé l'existence dans le pays des réseaux de prostitution et des trafics de drogue et de fausse monnaie, gérés par des Subsahariens. Il existe même quelques connexions entre ces individus et la pègre locale. Ces «migrants» qui ne le sont pas véritablement, constituent peut-être une minorité, mais leurs méfaits sont visibles. C'est d'ailleurs pour cette raison que le Premier ministre et le ministre des Affaires étrangères ont été clairs en annonçant que l'Algérie a tous les droits de réglementer l'accès à son territoire, comme le font les pays de l'UE. Et en ce qui concerne les prétendus mauvais traitements et les accusations à peine voilées de racisme dont se rendraient coupables les Algériens et leur gouvernement, il y a à ce propos, un manque flagrant d'objectivité. L'Algérie n'a pas besoin de répondre à ces accusations du fait que ce sont ces multiples actes de soutien qui «parlent» pour elle. Et il suffit enfin de rappeler les déclarations de Pascal Reyntjens, le chef de mission de l'Organisation internationale des migrants en Algérie qui, dans une déclaration à L'Expression a clairement déclaré «la migration est une question de souveraineté nationale. Tout Etat qui a des ressortissants tiers en situation irrégulière sur son territoire national a tout à fait le droit d'organiser le rapatriement de ces migrants. Et c'est ce qui se fait un peu partout à travers le monde d'ailleurs».
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Posté Le : 27/06/2018
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Hasna YACOUB
Source : www.lexpressiondz.com