Algérie

La culture ne vaut que si elle est partagée



La culture ne vaut que si elle est partagée
La culture ne vaut que si elle est partagée, mais pour qu'elle le soit il faut qu'elle existe déjà. Or, en dehors des quelques îlots qui émergent encore dans cet océan d'inculture, d'ignorance de la chose culturelle, celle-ci est réduite à sa plus simple expression. Les manifestations culturelles se comptent sur le bout des doigts. Elles sont sporadiques, conjoncturelles et occasionnelles, limitées à la capitale et aux chefs-lieux de wilayas, et juste le temps d'un festival ou de la célébration de tel ou tel événement, sans plus.Pour le reste du temps, des 12 mois de l'année, ce sont des journées plates et insipides qui passent et se ressemblent. «Il n'y a que la date qui change», pour reprendre l'expression d'un artiste qui décrit ces journées uniformes et sans couleurs où le quotidien se limite au boulot, aux courses et à la télé le soir. Une télé où les programmes débilitants et les émissions concoctées par des réalisateurs qui se contentent de copier grossièrement sans la moindre touche créative et conduites par des animateurs incultes, abrutissent et remettent en cause le semblant de culture qui subsiste encore et résiste malgré tout.La production culturelle est en voie d'extinction, non pas du fait de l'absence de talents, de petiots prodiges ou de grands artistes en herbe, mais parce que tout simplement, ces hommes de culture sont exclus et marginalisés. Pour preuve, la plupart de nos artistes talentueux réussissent à l'étranger et leurs produits nous sont exportés alors que normalement notre culture devrait rayonner à partir du pays qui les a vus naître et grandir. C'est dire la faillite du système culturel instauré, un système qui a écrasé et réduit à néant l'expression culturelle sous toutes ses formes en favorisant les uns, ceux qui ont leurs entrées dans les hautes sphères, et excluant les autres, ceux qui pourtant ont fait leurs preuves, mais, faute d'appuis ou de moyens, ont été écartés de la scène, ce vecteur qui permet à l'artiste et au créateur d'être en contact avec sa société. Désocialisés, ces artistes sont allés se réfugier sous des cieux plus cléments. Leurs rêves de réussite leur ont été confisqués, ils ont perdu cette ardeur qui les animait, et cet éclair de génie qui les distinguaits'est éteint.Aujourd'hui, l'édifice culturel est délabré et tombe en ruine parce qu'on l'a voulu ainsi pour que le désert s'étende encore plus et arrache les quelques palmiers qui constituent encore des oasis où il fait bon y faire halte.Nos hommes de culture qui avaient planté ces havres et les ont longtemps arrosés et entretenus bon gré mal gré ont disparu ou ont quitté les lieux parce que négligés et ignorés. Derrière eux, leur ?uvre s'est étiolée et s'est évanouie dans le temps. Un temps où la culture n'a plus sa place. La culture qui fait une communauté, un peuple. Et un peuple sans culture est un peuple appelé à disparaître, il ne s'inscrit pas dans l'Histoire. Les peuples que l'Histoire universelle reconnaît sont ceux dont la culture et la civilisation ont rayonné, ont traversé les âges et ont encore leur influence de nos jours.M. R.




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